RESUME :
Franchissez les portes vers d'autres mondes ! Douze nouvelles qui revisitent le thème de l'Isekai (passage de notre monde vers un autre monde) composées par des auteurs et autrices de grand talent (dont 6 ont reçu le prix Imaginales de la nouvelle avec notre précédente anthologie). Gardez à l'esprit que nous ne sommes pas responsables des failles dans la réalité, et que ce qui se trouve de l'autre côté n'est pas toujours sans danger. CHRONIQUE : « Les portes de l’envers » est un recueil de nouvelles publié par Projet Sillex. Regroupant douze auteurs, ce livre fait l’objet d’une campagne ulule s’étalant du 20 octobre au 19 novembre. Dans le cadre de cet événement, j’ai eu l’opportunité de découvrir le KIT presse en format numérique, composé de trois nouvelles diversifiées et originales. Une maison d'édition qui défend le travail des auteurs et leur octroie une rémunération supérieure à celle des autres structures, tout en imprimant des livres reliés de qualité. Grâce à la campagne ulule, Projet Sillex espère réaliser un objet livre enjolivé et permettre aux participants d’obtenir des contreparties exclusives. Un projet à soutenir ! Rédigés par des plumes affirmées, les différents récits entraînent le lecteur hors du temps, dans une dimension ondoyant entre le rêve et la folie. Des textes radicalement différents et indépendants que j’ai pris plaisir à découvrir. « Et garde la monnaie ! » de Thomas Fouchault est une histoire de style western aux saveurs de fin du monde. Ce récit donne la parole à Taulier. Coincé dans son saloon accueillant un public hétéroclite, il sait que cette routine ne résume pas sa vie et que son passé était différent. Lorsqu’un client se sauve sans régler la facture, ses habitudes volent en éclats et voilà Taulier qui se lance à la poursuite du mauvais payeur. Sur sa route, il rencontrera La Goule, aussi à la recherche du même personnage… Un univers déstabilisant auquel j’ai eu du mal à accrocher au départ, mais qui a fini par me convaincre. Une ambiance macabre et des personnages caricaturaux qui parlent de confessions et de regrets désespérés. * « Peindre les abricotiers en fleur » de Marie Brunelm raconte le quotidien de Penny, une peintre âgée. Son quotidien est rythmé par ses visites à la maison de retraite pour voir son amie. Mais un jour, elle fera une rencontre qui la conduira dans un univers insolite… Une nouvelle colorée et parfumée qui joue avec les sens, poussant l’émerveillement à son apogée. Un texte d’une sensibilité touchante qui invite à faire attention aux détails de son environnement et à profiter des petits moments hors du temps. * « Toute espérance » de Chimène Peucelle dévoile l’histoire d’une femme souffrant de la paralysie du sommeil. Alors qu’elle attend le réveil, ses songes vont la conduire aux confins du rêve… ou bien à la frontière des cauchemars. Parviendra-t-elle à retrouver son chemin ? L’onirisme de ce récit pousse l’héroïne à étudier ses rêves pour en absorber des fragments de réalité. Au fur et à mesure de son avancée, ses actes sont pesés et l’entraînent toujours plus profondément dans la noirceur. Entre hallucinations et sursauts de vraisemblance, cette histoire est riche et comporte plusieurs facettes. En résumé, j’ai pu découvrir trois nouvelles de qualité et remercie de tout cœur Projet Sillex pour la confiance accordée. Une campagne ulule intéressante qui mérite votre intérêt !
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RESUME :
Secouée par la violence des conditions climatiques, l’extinction de milliers d’espèces et l’épuisement de ses ressources, la Terre pousse un cri d’alarme. Face à cette détresse et dans un ultime espoir de survie, les humains instaurent de nouvelles dispositions sociales. Si Callie et Kaya ont réussi à échapper à la terrible loi Systra, en Amérique, les sanglantes purges imposent une terreur qui ne tient compte ni du genre ni de l'âge. Depuis la disparition de leurs parents, Tessa veille sur son petit frère, Nolan, comme sur la prunelle de ses yeux. Seulement, à la Nouvelle York, le danger est partout et quand Tessa décide de récupérer les points de mauvaise conduite de Nolan, injustement attribués, c'est sans surprise qu'elle voit son nom apparaître pour la prochaine purge. La mort ou la fuite en terre hostile. Elle est prête à tout pour lui. Il est toute sa vie. CHRONIQUE : « Systra, tome 2 : seconde épreuve » est la suite de l’excellente duologie écrite par Marine Stengel et publiée aux Editions Plume Blanche. Même si ce tome était moins développé que le précédent, ce fut tout de même un incroyable coup de cœur ! Pour lutter contre les conditions climatiques et la surpopulation, les différents continents ont opté pour des politiques destructrices. Si en Europe, la loi Systra hante les esprits et détruit des fratries, les choses sont différentes en Amérique. Là-bas, des purges sont organisées pour nettoyer la population des individus ayant une mauvaise conduite. Tessa et Nolan évoluent dans cet environnement hostile… jusqu’au jour où l’aînée récupère les points de son petit frère et est choisie pour la prochaine purge. Dès lors, un choix s’offre à elle : la mort ou la fuite dans le désert ? Cette seconde partie met en lumière une famille détruite par la loi américaine. Suite à la disparition de ses parents, Tessa est la seule en mesure de s’occuper de son petit frère. Elle essaye de ne pas faire de vague, de rester innocente aux yeux de la politique pour ne pas être assassinée par le gouvernement. Mais lorsque Nolan reçoit des points de mauvaise conduite, tout son univers bascule… A cet instant, le roman déjà sanglant prend une tournure encore plus dramatique. Les événements s’enchainent et les choix de Tessa rejoignent ceux de Callie et Kaya, les héroïnes du tome 1. Est-il possible de renverser des règles meurtrières sans y laisser la vie ? Si le tome 1 était basé exclusivement sur la loi Systra, permettant de développer dans les détails la loi européenne, ce tome 2 est plus dispersé et s’attaque aux politiques des quatre coins du monde. De ce fait, les différentes mesures étaient moins détaillées et la place était laissée à l’action… et aux émotions. J’aurais aimé que l’auteure puisse prendre le temps d’offrir un tome pour chaque politique au lieu de tout enchaîner dans le tome 2 car les idées sont tellement riches et intéressantes qu’elles méritent d’être davantage exploitées. Toutefois, l’auteure a trouvé un moyen astucieux de tout aborder de manière logique en jonglant entre les points de vue de personnages provenant de différents continents. Ainsi, les protagonistes du tome 1 reviennent sur le devant de la scène dans certaines parties du livre, mêlant leur destin à celui de Tessa et de son petit frère. Une tension palpable. Des rebondissements imprévisibles et des sensations qui font frissonner. Cette suite endiablée mêle des sentiments désespérés à l’espoir de jours meilleurs. Une histoire qui fait réfléchir sur notre mode de vie actuel, un récit porteur de messages et de valeurs incroyables. Le tout mené par une plume d’une délicatesse percutante. En résumé, ce second tome fut un coup de cœur. Même si les autres politiques sont moins développées que la loi Systra, l’auteure a fait en sorte d’organiser son récit de manière cohérente et attractive. Des personnages émouvants et des événements à couper le souffle. Une suite qui tient ses promesses, il serait dommage de s’arrêter à la fin du tome 1 (qui peut se lire de manière indépendante 😉) et de ne pas profiter de cette conclusion magistrale ! RESUME :
Avez-vous déjà souhaité que vos peluches prennent vie, connaître tous les secrets des tours du magicien et découvrir qui se cache derrière le sourire du clown, sans savoir que la réponse ne vous plairait peut-être pas ? Quand la peur se niche dans les codes de l’enfance, ce qui nous est le plus familier se fait menaçant et dangereux. Jouets inquiétants, poupées possédées, confiseries délétères, pantins maudits et lancinantes boîtes à musique peuplent un imaginaire en deux tons, qui mêle la candeur à l’horreur. 16 auteurs rendent hommage à un classique du genre fantastique où se croisent Tim Burton, Stephen King et la série Stranger Things. L’imagerie de l’enfance revêt ses atours les plus sombres pour une anthologie illustrée en rose et noir qui saura vous faire frissonner. Les articles qui accompagnent les nouvelles vous renseigneront sur les origines de nombreuses thématiques liées à l’enfance et la fascination qu’elles exercent sur nous. CHRONIQUE : « Etrange enfance » est un recueil de nouvelles publié par les Editions Luciférines. Cet ouvrage regroupe les textes de plusieurs auteurs. Un livre aussi divertissant qu’intéressant ! Lorsque les jouets et les peurs de l’enfance prennent vie, l’existence vire au cauchemar. Ce recueil regroupe une quinzaine de nouvelles mettant en scène des peurs profondes et incontrôlables. Ainsi, les thématiques des jouets animés, du clown, des tours de magie, des sorcières et bien d’autres sont traitées avec un talent horrifiant. Les sujets exploités tendent à faire frissonner les adultes en leur rappelant leurs terreurs d’enfant. Malgré la diversité des plumes, les différents textes se marient et se complètent à la perfection pour former un livre d’une qualité remarquable. Toutes les histoires débordaient d’émotions et d’originalité. J’ai été surprise de nombreuses fois par la direction que prenaient les intrigues, ainsi que par certaines conclusions affolantes. Les auteurs n’ont pas froid aux yeux et n’hésitent pas à imaginer le pire… pour offrir aux lecteurs le meilleur. Quant à l’objet livre, je ne peux que souligner sa beauté et l’organisation intérieure. En effet, les nouvelles sont triées en fonction du sujet qu’elles exploitent. Lorsqu’un thème se termine, une illustration aussi jolie que terrifiante, ainsi qu’un article documenté expliquant l’origine et la provenance des peurs, clôturaient la partie. En plus de divertir, cet ouvrage s'est révélé instructif. En résumé, il s’agit d’un recueil de nouvelles mettant en lumière les peurs de l’enfance. Un livre qui regroupe des auteurs talentueux et des textes effroyablement géniaux ! RESUME : N'ENTREZ PAS DANS CETTE FORET, VOUS POURRIEZ NE JAMAIS EN SORTIR... 1958. Lors d’une sortie scolaire, sept adolescents s’égarent en forêt et se réfugient dans une cabane abandonnée, au centre d’une clairière. Très vite, ils comprennent que toute tentative de fuite les ramène systématiquement à leur point de départ. Un constat s’impose : ils sont prisonniers. Et de tous les dangers qui les guettent, le pire n’est peut-être pas cette Chose qui rôde la nuit… CHRONIQUE :
« La forêt » est un roman écrit par Luca Tahtieazym et publié par Inceptio Editions. Un récit étrange et dérangeant, dans la veine du classique « Sa majesté des mouches ». Lors d’une randonnée scolaire, sept élèves perdent de vue le groupe et se retrouvent isolés au milieu de la forêt. Une forêt étrange qui ne veut pas les laisser rentrer chez eux. Prisonniers au milieu de la sylve, les jeunes adolescents vont se réfugier dans une cabane et tenter de survivre aux dangers qui les guettent… Dès le départ, l’auteur installe un certain malaise. Les personnages ne s’entendent pas forcément, les esprits s’échauffent et la situation catastrophique qui leur tombe dessus exacerbe les désaccords. Pourtant, si le lecteur sent la violence couver, les héros restent calmes en espérant une amélioration… qui ne viendra pas. Dès lors, le récit prend une tournure beaucoup plus psychologique. Coincés dans un environnement hostile sans rien pour leur permettre de survivre, ces protagonistes tout juste sortis de l’enfance devront faire appel à des trésors d’ingéniosité pour ne pas perdre la raison… ou la vie. Si les péripéties ne sont pas omniprésentes et que le scénario est assez cyclique, l’ambiance accablante et les quelques rebondissements imprévus permettent de garder le lecteur en haleine… et même de le surprendre de la pire des manières. Si les comportements des héros m’ont parfois paru décalés par rapport à leur âge, leurs psychologies ont été développées de manière astucieuse, de sorte à les rendre imperméables aux yeux des témoins silencieux. Leurs émotions décuplées les rendaient aussi attachants que repoussants, de même que leurs décisions parfois violentes et inhumaines. L’auteur a fait des choix décisifs et a préféré garder le mystère sur certains éléments… ce qui contribue au côté décalé et original du récit ! La plume de l’auteur est fluide, parfois brutale et manipulatrice. Les descriptions sont précises. La douleur, les tripes et le sang se mêlent à la beauté et à la cruauté de la nature personnifiée. Quant à la fin, elle était astucieusement mise en scène. Lorsque la frontière entre la raison et la folie est ténue, que croire ? En résumé, il s’agit d’un roman déroutant qui perturbe les sens et emprisonne l’esprit du lecteur au cœur d’une aventure sournoise, dans une sylve puissante et impénétrable. Une réussite ! RESUME :
Pierre Francillon est un lycéen suicidaire, persuadé d’avoir causé la mort de son professeur de lettres par la simple pensée. Traumatisé, il repousse toutefois l’instant où il mettra fin à ses jours lorsqu’il découvre que son remplaçant ne respire pas : mort et vivant à la fois. Obsédé par cette révélation, il développe une fascination morbide pour ce jeune enseignant. Alors que son entourage tente par tous les moyens de tempérer sa névrose, Pierre débute une enquête sur ce mystérieux personnage. Se construit alors une relation idolâtre avec la mort elle-même, entre attirance maladive et répulsion instinctive. CHRONIQUE : « Le Respir » est une novella écrite par Saintclair HJ et publiée par les Editions du Chat Noir. Un récit gothique et original aux accents poétiquement macabres. J’ai pris plaisir à découvrir cette histoire. Pierre Francillon est un étudiant fasciné par la mort, au point d’avoir envie de se suicider. Lorsque son professeur de français décède et qu’un remplaçant arrive, Pierre, aidé de son amie Claire, commence à faire des recherches sur cet homme qui ne semble pas respirer. Pierre parviendra-t-il à combattre ses élans morbides pour exister ? Une histoire courte, mais très prenante. Le magnétisme que la mort exerce sur le héros est à la fois repoussante et attirante. Les cimetières deviennent la seconde demeure de Pierre et les cadavres éveillent en lui des sensations grisantes. L’impuissance de ses proches à le rattacher à la vie est poignante. Une atmosphère lugubre imprègne les lignes, instillant un malaise obsessionnel qui perdurera jusqu’à la conclusion. Une fin qui fut d’ailleurs déstabilisante, l’apothéose d’un lyrisme macabre. La prose de l’auteur est sophistiquée. L’agencement des mots touche au sublime, donnant l’impression au lecteur de planer au-dessus de la réalité pour plonger au cœur de sensations fantastiques. En résumé, il s’agit d’une novella gothique superbement rédigée qui confère à la mort une pointe de romantisme. RESUME : "Nos choix et nos actes définissent ce que nous sommes." Sept ans après la Grande Traque qui a signé la destruction spectaculaire de la confrérie des assassins à laquelle elle appartenait, Panama Carwell, l'Ombre exilée de Clepsydre, Sanguine, est devenue une mercenaire endurcie. Elle voyage de cité en cité aux côtés de son frère Gorgon et de son ami Menos en louant son épée au plus offrant. Mais depuis plusieurs semaines, des rumeurs de guerre enflent sur le Continent. Une armée gigantesque serait en train de se rassembler dans les montagnes au nord de Terreflamme, et les fantômes du passé de Panama pourraient y être étroitement liés. La guerrière pensait avoir définitivement tourné la page par rapport à la Guilde des Ombres, mais il semblerait qu'un commanditaire de sa connaissance ait un dernier contrat d'assassinat à lui proposer, le plus dangereux de toute son existence... CHRONIQUE : « La Guildes des Ombres, tome 2 – parties 1 et 2 : le don de vie » est la suite de la saga phénomène écrite par Anna Triss et publiée par les Editions Plume Blanche. Si je n’avais pas adhéré au tome précédent pour de nombreuses raisons, j’étais tout de même curieuse de savoir la suite. Cette lecture fut une bonne surprise ! Exilée, Panama essaie d’oublier son passé au sein de la confrérie des assassins. Mais impossible d’ignorer les rumeurs d’une nouvelle guerre en préparation. Armée de courage, elle devra se confronter aux Ombres de son passé pour réaliser un dernier contrat sanglant… qui signera un tournant sans précédent dans son existence. Entre mensonges et trahisons, Panama sera-t-elle assez forte pour garder son sang-froid ? Dans le premier tome, j’avais pu entrapercevoir un univers imaginaire colossal qui avait attiré mon attention. Toutefois, le côté fantasy avait été étouffé par une dark romance aussi violente que déplacée qui transformait les femmes en objets sexualisés. De ce fait, l’intrigue n’avançait pas et le monde magique perdait de son intensité. J’avais donc peur de poursuivre cette série mettant en avant des thématiques choquantes de manière positive… Curieuse, j’ai tout de même sauté le pas et je ne le regrette pas. Cette suite met en avant les pérégrinations de Panama à travers le continent. Débarrassée de ses chaînes, loin de son mentor manipulateur, elle révèle les vraies facettes de sa personnalité. Une femme forte et déterminée, parcourue de fêlures qu’elle s’entête à dissimuler afin d’être digne de protéger ses proches. La jeune femme devra affronter de nombreux dangers et encaisser des drames qui forgeront ses idéaux. Une héroïne intrépide, mais pleine de bon sens, qui avait tout pour me plaire. Toutefois, elle demeure une figure de désir. L’incarnation de la femme parfaite et les vautours lui tournent autour, ce qui rend son apparence lisse. Heureusement, sa psychologie travaillée et son tempérament survolté la rendent attachante. Khamar, pervers narcissique en puissance, n’était plus aussi présent que dans le premier tome. De ce fait, de nouvelles figures masculines prennent l’ascendant. Le lecteur en apprend plus sur Beladyn, aussi désiré que redouté. Porté sur la sexualité, ce personnage était tout de même plus modéré que le héros du tome 1 puisqu’il faisait preuve d’humour, d’empathie et de plus de respect envers la gent féminine. Grâce au duo enflammé qu’il formait avec Panama, l’histoire a pris une direction inattendue et les rebondissements se sont enchaînés, dévoilant l’étendue de l’univers fascinant créé par l’auteure. Anna Triss n’a pas peur du franc parler pour donner un caractère spécifique à ses héros. Le texte est dur, parfois violent. Les dialogues parfois profonds et parfois vulgaires. Toutefois, l’ensemble se marie bien et je me suis pris au jeu de cette intrigue. En conclusion, il s’agit d’une suite qui a réussi à me surprendre. Un récit qui n’a aucun filtre et qu’il ne faut pas mettre entre toutes les mains. Réticente suite à ma découverte du tome 1, ce deuxième tome s’est révélé bien plus addictif et les comportements des héros mieux justifiés. RESUME :
Dans les Plaines du Vent, les Chasseurs traquent les Aefas, ces chevaux élémentaires indispensables au fonctionnement des Cités-États. Vania est sur le point de devenir l'une d'entre eux. Pourtant, ce n'est pas son choix, mais celui du prestige... Et de sa meilleure amie, Carmène, dont elle est inséparable. Si c'est un honneur, être Chasseurs exige cependant bien des sacrifices. Entre l'Ultime Pas et la vie rude en dehors des dômes, Vania devra dire adieu à son identité pour revêtir celle de Chasseuse. Saura-t-elle renoncer à son passé ? Et est-elle prête à faire face aux secrets qui se cachent sous le dôme ? CHRONIQUE : « Les Plaines du vent » est un roman écrit et autoédité par Lucille Chaponnay. Un récit de fantasy qui défend la cause animale : je ne pouvais qu’aimer. Pour répondre aux attentes de sa famille et pour suivre sa meilleure amie, Vania rejoint le clan des Chasseurs. Couverte d’honneur, elle doit affronter le désert et capturer des chevaux élémentaires capables de subvenir au fonctionnement des cités. Mais son rang de prestige ne cache-t-il pas de sombres secrets ? Dans ce récit trépidant, l’auteure plonge le lecteur au cœur d’une cité couverte par un dôme et entourée par le désert. Gouvernée par un président et protégée par les chasseurs, la ville subvient aux besoins de ses habitants grâce aux pouvoirs de chevaux élémentaires. Un univers très original où les animaux sont au cœur de l’intrigue. Une intrigue originale porteuse de messages importants. Grâce à la curiosité de son héroïne et à l’amour que Vania porte aux chevaux, l’auteure va aborder la thématique de la maltraitance animale, de l’égoïsme des humains qui pensent au profit et à leur propre confort au détriment d’êtres silencieux. Un sujet sensible amené ici de manière intelligente avec une touche de douceur et surtout de candeur, ce qui rend ce livre abordable pour de jeunes lecteurs tout en pouvant capter l’attention d’adultes plus aguerris. Toutefois, si les équidés sont au centre de l’histoire, leur présence a tout de même manqué. En effet, ils sont traqués… puis utilisés dans l’ombre. J’aurais aimé que ces animaux interviennent davantage pour que leur prestance imprègne les pages. Si l’intrigue est attractive, j’ai quand même trouvé que certains passages manquaient d’approfondissement et que certaines facilités scénaristiques ôtaient une bonne dose de suspense. En effet, certaines informations tombaient par hasard aux bons moments et les personnages changeaient rapidement de comportement, passant d’un extrême à l’autre sans palier. Je pense notamment au frère de l’héroïne et à sa meilleure amie. Ces modifications au niveau du caractère rendaient certains protagonistes instables et cela ne m’a pas permis de m’attacher à eux. A l’inverse, j’ai apprécié suivre les pérégrinations de Vania et de ses compagnons qui défendaient la cause animale. La plume de l’auteure est très simple, d’une fluidité remarquable. La mise en page à la fois recherchée et épurée rend la lecture d’autant plus appréciable. En résumé, je ne pouvais qu’apprécier ce roman défendant la cause animale à travers une héroïne ingénue et déterminée. Si l’intrigue était intéressante et les idées originales, certains passages trop rapides ont empêché le coup de cœur. Une histoire qui parlera facilement aux amis des chevaux. RESUME :
Pour les besoins de ses études en géologie, Louise s’installe au Japon, non loin d’Aokigahara, la forêt des suicidés. Entre dépaysement et fascination, la jeune fille découvre auprès de ses hôtes, les Aomori, la culture et les traditions de la région. Mais quand vient le temps de se perdre dans ces bois à la renommée aussi dérangeante que mythique, Louise multiplie les rencontres plus étranges les unes que les autres. Persuadée d’avoir croisé des personnes disparues, elle avertit les forces de l’ordre. Pour autant, aucune trace n’est décelée et l’enquête piétine. Alors, Louise met tout en œuvre pour les retrouver, comprenant qu’elle seule peut suivre la piste qu’ils ont laissée. Parce que chaque rencontre est un indice qui lui est soufflé par les arbres de la forêt… La rumeur de leurs racines. CHRONIQUE : « La rumeur des racines » est un roman écrit par Julie David et publié par les Editions du Chat Noir. Une histoire sensible et captivante qui a su me happer. Etudiante en géologie, Louise se rend au Japon, près de la forêt des suicidés. Lors de balades dans les bois, elle fait la rencontre de personnes disparues et en avertit les autorités. Toutefois, aucune trace n’est trouvée. Louise décide alors de mener l’enquête grâce aux indices qui lui sont soufflés au cœur des racines… Cette histoire fantastique invite le lecteur à s’immerger dans les paysages et la culture japonaise. Le texte est parsemé d’expressions et de mots provenant de cet endroit, ce qui facilite le dépaysement et rend la narration d’autant plus vraisemblable, en plus de l’enrichir. Des notes de bas de page apportent des éclaircissements sur la traduction et le sens des propos nippons, facilitant la découverte du récit. Les décors sont décrits avec précision et les discussions entre les personnages permettent d’apprivoiser les traditions et croyances entourant la forêt « maudite ». D’ailleurs, les héros se sont montrés attachants. Louise est le point central du récit, mais la famille de son guide et les personnes qu’elle rencontre lors de son voyage se sont également révélées fascinantes. Les liens se tissent avec simplicité et évidence, laissant éclore des émotions authentiques. Des sensations qui atteignent le lecteur. Le scénario n’était pas très mouvementé, l’auteure ayant décidé de jouer davantage sur la psychologie et le suspense. En effet, il faut attendre d’arriver à la moitié de ce court récit pour que les visions de Louise soient réellement exploitées et que sa relation avec le fils de son guide s’approfondisse. Dès lors, l’histoire s’est révélée profondément émouvante et la conclusion inattendue m’a laissé un goût de trop peu, tout en clôturant le récit de manière destructrice et habile. Les sentiments étaient si profonds, si tangibles qu’il aurait été appréciable de pouvoir profiter davantage de la douce plume de Julie David. En résumé, il s’agit d’un récit surprenant qui retrace le voyage mouvementé d’une jeune géologue au Japon. Une histoire de fantômes et de forêt maudite qui exploite des émotions intenses. Une très belle découverte ! RESUME : La saison des amours approche à grands pas dans la cité de Sefar, berceau d'une civilisation anthropomorphe insolite. Alors que la guérisseuse Kithra prépare des philtres pour l'occasion, le roi Libael la convoque d'urgence. La reine Neith est comme piégée dans un étrange sommeil, et seule Kithra semble en mesure de la délivrer. Mais les tensions qui règnent au sein de la cité rendent l'entreprise périlleuse. Quel est donc ce secret qui pourrait tout faire basculer ? CHRONIQUE : « Pour l’amour d’une reine » est une novella écrite par Elodie Morgen et publiée par les Editions L’Alsacienne Indépendante. Une histoire courte, mais prenante. J’ai eu l’occasion de la découvrir en bêta-lecture et retrouver ce récit en version papier a confirmé le coup de cœur ! La guérisseuse Kithra prépare la fête des amours lorsqu’elle est sommée de venir porter secours à la reine, plongée dans un sommeil qui n’a rien de naturel. Kithra parviendra-t-elle à réveiller Neith et à protéger son terrible secret malgré les tensions politiques ? Cette histoire se déroule au beau milieu du désert, dans la cité de Sefar. Les descriptions des paysages sont assez épurées, l’auteure ayant privilégié le développement de la société et de ses héros. Toutefois, il est facile de s’imaginer la ville et les endroits dans lesquels déambulent les personnages. Dans ce récit, les héros sont incarnés par des animaux. Cela n’enlève rien à la profondeur des psychologies et au développement des émotions. En effet, chaque protagoniste est doté d’un caractère spécifique, laissant place à des relations complexes et à des rebondissements imprévus. Si la romance occupe une place centrale dans l’intrigue, Elodie Morgen est parvenue à créer un scénario élaboré, truffé de manigances et de magie. Et cela, en seulement quelques pages ! L’amour se mêle à la violence, n’épargnant aucun personnage et surtout par le lecteur impuissant. À travers cette civilisation anthropomorphe, l’auteure aborde sans détours des thématiques sensibles comme les complots politiques, mais surtout la bisexualité et l’homosexualité. Un texte engagé à la résonnance profonde, mené par une plume douloureusement claire et efficace. Un récit soigné, valorisé par une mise en page travaillée avec délicatesse et une couverture somptueuse ! En résumé, cette novella fut un coup de cœur. Avec cette histoire de fantasy animalière exceptionnelle, plongez en plein cœur du désert, dans un royaume en proie aux révoltes et aux trahisons. Des personnages passionnés et sensibles qui vous emportent, tel un souffle brûlant, vers les rivages de l’amour. Merci à l'auteure pour la confiance qu'elle m'a accordée en publiant mon avis sur la quatrième de couverture de son œuvre.
RESUME :
"Souviens-toi. Reste toujours un pas derrière elle. Si je vois une seule égratignure sur elle, tu seras fouetté." L'année de ses quinze ans, Auroq est vendu comme esclave à la Maison. La Maison, cet édifice gigantesque... Ce lieu d'où on ne revient pas. Là-bas, on dit que tout n'est qu'or, soie et bijoux précieux. Là-bas vivent les Renardes, ces dames mystérieuses qui règnent sur son peuple. Auroq refuse de courber l'échine. Il est prêt à tout pour retrouver son frère, perdu dans les entrailles de la Maison. Mais lorsqu'on lui confie une petite Renarde boiteuse, leur vie à tous les deux s'en retrouve bouleversée... Mêlée d'amour et de trahison, leur histoire risque de mettre leurs deux peuples en danger. Une histoire d'esclavage et de trahison qui commence sous la neige et s'achève dans le sang. CHRONIQUE : « L’ours et la Renarde, version intégrale » est une histoire écrite par R. Oncedor et autopubliée. Un livre de toute beauté : mise en page illustrée, version reliée avec dorure et jaspage rougeoyant. Comment ne pas craquer ? L’auteure s’est surpassée pour offrir un écrin de qualité à ce récit époustouflant. Coup de cœur, parce qu’il ne pouvait en être autrement… Picta est une jeune renarde boiteuse évoluant dans le faste de la Maison. Lorsqu’arrive pour elle le jour de choisir son Ours, son choix se porte sur Auroq. Bien loin d’être attirant, son corps massif la rassure. La petite Renarde est alors loin de se douter qu’elle s’est enchaînée à un être révolté par le système qui fera tout pour le faire tomber. Mais comment détruire la Maison sans attenter à l’existence de sa Dame ? Une intrigue à couper le souffle ! Dès les premières lignes, l’auteure nous plonge dans un univers à la richesse détonante. Tout en s’inspirant de coutumes existantes et en mélangeant les cultures, R. Oncedor présente un monde où les femmes, lassent d’être piétinées par les hommes, prennent leur vie en main en construisant un édifice démentiel et imprenable. Dès lors, elles imposent leur suprématie et réduisent leurs homologues masculins en esclavage… tout en se servant d’eux pour pérenniser l’espèce. Une société régie par des règles immuables… entraînant une haine latente et un éternel recommencement. Un univers vraisemblable qui révolte. Un système qui dénonce l’esclavagisme et ses dérives. Auroq, d’ailleurs, incarne cette révolte. Elevé dans les tunnels oppressants de la mine et vendu comme esclave à une renarde estropiée qui le prive de sa liberté, cet Ours au tempérament impétueux ne veut pas accomplir son devoir au sein de la Maison et refuse de s’attacher à sa Dame. Pourtant, dans ce lieu fastidieux, tout n’est pas rose et les Renardes au physique déviant sont la cible de leurs consœurs à la beauté étourdissante. Prêt à tout pour défendre l’intégrité de son peuple, mais l’âme enchaînée à sa Dame, Auroq optera pour des choix maladroits qui précipiteront la chute de tout son univers, tout en déterrant les horreurs de la société. Picta est une Renarde qui n’a rien connu d’autre que l’opulence et la sécurité de la Maison. Pourtant, elle est malheureuse. Boiteuse et enrobée, elle souffre du regard des autres sans pouvoir se défendre. Alors quand ses sentiments se tendent vers son Ours sans possibilité d’avenir, son monde s’effondre… Les personnages sont incarnés sous les traits d’animaux agissant comme des Hommes. Cette caractéristique ne les rend pas moins attachants. Au contraire. Les descriptions poignantes réalisées par l’auteure rendent les héros profondément humains. À travers eux, R. Oncedor aborde des sujets sensibles comme les inégalités entre les genres, le racisme, la grossophobie, les relations homosexuelles, l’intersexualité et bien d’autres ! Autant de thématiques qui touchent en plein cœur et font prendre conscience des failles dans la société, des comportements irrespectueux qui peuplent le quotidien et qui pourtant semblent acceptables dès lors qu’un sourire factice étire les lèvres des victimes, effaçant le malheur et la douleur. L’histoire n’a rien de joyeux. L’intrigue est lourde, émotionnellement destructrice… et pourtant, la plume de l’auteure rend les propos plus doux, teintés d’une poésie mélancolique agissant comme une caresse. Les dialogues opposant les héros sont truffés d’humour, ce qui contrebalançait le ton rude du récit. Chaque mot avait sa place, chaque terme impactait le lecteur de manière irrévocable… déversant un flot d’émotions. R. Oncedor n’a pas froid aux yeux et ne recule pas devant l’horreur de certaines scènes ni devant la tendresse de certains passages. Entre l'amour et la haine, les esprits s'échauffent... et les cœurs souffrent. Pour narrer son récit, l’auteure a choisi d’alterner les points de vue des deux héros. Ce procédé permettait de se mettre tour à tour à la place d’Auroq et de Picta, de suivre le cheminement de leurs pensées pour mieux comprendre les réactions qui éclatent et les relations qui se tissent. De plus, l’histoire était séparée en plusieurs parties permettant de retracer tout le parcours des héros, balayant leur vie de leur enfance à leur vieillesse. Pour brosser autant d’années, R. Oncedor n’a pas eu d’autre choix que de créer d’énormes ellipses entre chaque partie. Ce procédé créait de la frustration, donnant envie de découvrir les informations manquantes, mais cela coupait également dans la lecture… puisque les parties arrivaient à des moments critiques et arrêtaient brutalement l’intrigue. Toutefois, les trous noirs étaient parfaitement comblés grâce à des explications détaillées. Si les parties n’étaient pas toujours équilibrées, la complexité et la complétude du récit sont absolument époustouflantes ! En résumé, il s’agit d’un coup de cœur ! Une histoire incroyable qui dénonce avec brutalité les dérives de la société à travers les yeux d’animaux personnifiés. Un univers riche, une ambiance sombre et brutale. Une plume harmonieuse et maîtrisée qui captive ! |
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