RESUME :
Un serial killer tue aveuglément dans les rues de Paris. Des femmes sans défense, dont il mutile atrocement le visage. Attisée par les médias, la psychose gagne. On n’ose plus sortir, on se calfeutre, on gamberge. Pour se rassurer, on épie, on espionne, on suppose, on dénonce… comme aux heures les plus noires de notre Histoire… Les flics sont sur les dents, impuissants à contrer les plans macabres du tueur. Prenez le commissaire Dell’Orso par exemple, l’as du 36 en charge de l’affaire, qui se dépense corps et âme, sans résultat. Imaginez l’horreur dans laquelle il se trouve plongé quand il apprend que sa propre femme vient de tomber dans les griffes du psychopathe… Vous pouvez lui faire confiance : ça va chauffer ! CHRONIQUE : « J’ai tué maman » est un roman écrit par Jean Dardi et publié par les Editions Inceptio. Après avoir eu des nausées en lisant « Le voleur d’âmes », j’avais envie de m’attaquer à un autre récit de l’auteur pour retrouver l’horreur de sa plume. Si le scénario m’a moins emballée, le style endiablé de l’auteur a encore une fois fonctionné ! Après avoir résolu une horrible enquête, Gio s’attend à faire une petite pause, mais c’est sans compter sur le tueur en série qui défigure les femmes dans les rues de Paris. Bien décidé à coincer ce détraqué, sa détermination se retrouve renforcée lorsque son épouse tombe entre les mains de l’assassin. Parviendra-t-il à coincer le psychopathe avant qu’il ne soit trop tard ? Pour narrer cette enquête, Jean Dardi a opté pour une narration qui jongle entre l’interne et l’omniscient. Ainsi, le lecteur est projeté tour à tour dans le quotidien du tueur, du policier en charge de l’enquête et des victimes. Ce procédé permet au témoin silencieux de suivre l’intrigue sur tous les fronts, décuplant le suspense et les émotions. Gio est un policier au caractère bien trempé connu et reconnu pour ses nombreux succès. Prêt à tout pour coincer les crapules qui sévissent en France, il n’hésite pas à transgresser les règles et à tenir tête à ses supérieurs. Pourtant, malgré son assurance et son caractère implacable, il reste un homme comme les autres avec ses peurs et ses faiblesses. J’ai trouvé ce personnage extrêmement crédible, de même que les autres figures gravitant autour de lui. Quant au tueur… que dire. L’auteur lui a attribué une psychologie versatile, justifiée par les tourments de son passé. Les interactions entre les différents protagonistes étaient épicées et explosives, apportant au scénario une bonne dose de rebondissements. Même si les révélations sont nombreuses et que l’intrigue est aussi bouleversante qu’horrifiante, j’ai trouvé la direction prise par le récit évidente. Il m’a manqué des surprises, comme dans l’autre roman de l’auteur que j’avais découvert auparavant. Cela ne m’a pas empêché de frissonner et de grimacer pendant ma lecture. La plume de l’auteur est incisive et rude. Les détails atroces des corps en charpie ne sont pas épargnés. Les dialogues, eux, sont d’une franchise et d’un naturel déconcertants. Jean Dardi va jusqu’au bout pour rendre son œuvre immersive, vraisemblable… et ça marche ! En résumé, il s’agit d’un thriller bourré de sadisme, d’hémoglobine et de tension qui n’est pas pour les âmes sensibles. Un policier frappé par la folie d’un tueur qui laisse éclater sa névrose, le tout mené par une plume affirmée et osée.
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Jadis, Engélion, l’astre sacré illuminait le ciel lors de la Levée. Aujourd’hui, la tombée de la nuit annonce l’avènement des Damnés. Dans le chaos de ce monde enchaîné et torturé, en proie d’un homme aussi cruel qu’immortel, un murmure prophétique parle d’enfants avec l’extraordinaire pouvoir de manipuler l’engélion. Lilium est l’une d’entre eux. CHRONIQUE : « Engélion, tome 1 : illuminer les cieux » est le premier roman de Justine Tiphagne à paraître aux Editions Plume Blanche fin 2023. Une histoire sensationnelle ! Des personnages attachants et une plume divine qui entraînent le lecteur dans une intrigue surprenante. Coup de cœur pour le début de cette saga qui s’annonce être un phénomène ! Depuis la disparition d’Engélion, l’astre sacré, le monde a sombré dans le chaos. Un homme immortel, avide de puissance, a asservi la population, tandis que les Damnés hantent les nuits. Des enfants aux fabuleux pouvoirs parviendront-ils à ramener l’espoir et la paix ? Tout en jonglant avec les classiques du genre (comme la prophétie, le combat entre le bien et le mal), Justine Tiphagne offre une intrigue de fantasy inattendue qui dépasse les codes et transporte dans un univers ensorcelant. Endoctrinés par un dirigeant immortel, les habitants des villes vouent une adoration sans faille à celui qui les protège des Damnés. Ce sauveur est prêt à tout pour garder sa puissance et son contrôle sur son peuple, même à éradiquer les citoyens qui se rebellent contre sa dictature. Tout acte de ce héros est valorisé, tout crime peut être pardonné par ses partisans. Aspirant à une existence tranquille, Lilium ne s’oppose pas au Fenhir et obéit à ses exigences dans la transparence la plus totale. Mais tout bascule lorsqu’elle découvre être la détentrice d’un pouvoir très puissant… un pouvoir recherché par le dirigeant. Il ne lui reste plus que deux solutions : obéir au risque d’en souffrir ou s’enfuir pour espérer vivre. Une intrigue haletante, pleine de rebondissements. Les personnages possédaient tous une psychologie intéressante. Si au départ une barrière se dresse entre méchants et gentils, les protagonistes se rendent compte que leurs croyances ne sont pas si lisses et qu’il existe partout une part de mensonge. Les révélations auxquelles ils seront confrontés leur permettront de rebondir ou de fermer les yeux. Entre désillusion, trahisons et espoir, les héros qui jalonnent ces pages font vibrer et ressentir une multitude d’émotions grâce à leur courage et leur détermination ! Quant au style d’écriture de l’auteure, qu’en dire ! La prose de Justine Tiphagne est aussi légère qu’une plume, aussi douce qu’une mélodie… mais également aussi impétueuse qu’une tempête. L’auteure n’épargne rien, ni personne. Les descriptions sont sombres, parfois cauchemardesques et sanglantes, mais l’énergie dégagée par les protagonistes et la force de leur amitié apportent un peu de lumière dans cette atmosphère de fin du monde. Un savoureux mélange, une histoire bouleversante ! En résumé, il s’agit d’un roman qui fut pour moi un coup de cœur ! Une histoire divinement bien écrite mettant en scène des personnages survoltés qui tentent de ramener la lumière dans un monde désabusé. RESUME :
Éprise de justice et de liberté, à l’instar des héros des épopées védiques, la princesse Ahalya saura-t-elle s’affranchir des codes de sa caste ? L’arrivée d’étrangers à son univers la poussera à sortir de sa prison dorée afin d’entreprendre une quête fabuleuse à laquelle ses rêves ne l’avaient pas préparée. CHRONIQUE : « De soie et d’acier » est un roman écrit par Alexis Breton et publié par les Editions L’Alsacienne Indépendante. Un roman épique en plein cœur de l’Inde ! De la pure fantasy écrite dans un style atypique. Ahalya aime la justice et la liberté. Toutefois, sa condition de princesse et le comportement de son père l’empêchent de mener à bien son envie d’aventure. Son quotidien bascule lorsque des étrangers arrivent en ville et que de sombres présages pèsent sur son peuple… Ahalya est-elle prête à renoncer à son rang pour ses idéaux ? Si le premier roman de l’auteur avait manqué de développement au niveau de l’univers, j’ai cette fois été conquise. Le lecteur se retrouve plongé en Inde, découvrant la culture, la religion et les paysages de cette région d’Asie. Entre le faste des demeures royales, la tristesse des villages pauvres et la nature peuplée d’animaux majestueux, le lecteur en prend plein les yeux ! Il est rare de trouver des textes de fantasy s’aventurant dans ces contrées. Alexis a parfaitement maîtrisé ce mélange exotique entre l’Inde et l’imaginaire. De plus, le texte est ponctué par du vocabulaire et des expressions typiques de cette région dont les traductions figurent en note de bas de page. Le lexique était parfois fort présent et lire la signification faisait sortir de la lecture. Toutefois, ces termes étaient nécessaires au dépaysement et conféraient à l’intrigue une dimension vraisemblable. Ce qui m’a le plus dérangé étaient les dialogues. En effet, l’auteur possède une plume somptueuse et lyrique qui sort des codes et se dévoile comme une mélodie. J’ai apprécié ce style dans la narration, mais dans les prises de parole des héros, cela n’a pas fonctionné pour moi et me bloquait dans la lecture. Je trouvais que cela sonnait faux, comme si chaque mot était théâtralisé et manquait de naturel. Cela a fortement joué sur mon attachement aux personnages, la sensibilité de ces derniers n’étant pas parvenue à me toucher. Les héros mis en scène possédaient tous un charisme indéniable. De la princesse guerrière à la servante émancipée, du roi dominateur au moine itinérant, les figures qui peuplent ce récit sont diversifiées et complémentaires. Entre raison et émotion, leurs choix seront prépondérants dans l’intrigue. Une intrigue surprenante, remplie de rebondissements et de croyances passionnantes ! En résumé, un roman de fantasy qui invite au voyage et à l’introspection. Une plume que j’ai trouvée magnifique, mais qui ne m’a pas transportée malgré ses grandes qualités. Bravo à l’équipe éditoriale pour le travail effectué sur et autour du texte. Bravo à Nicolas Jamonneau pour cette couverture qui fait ressortir l’âme du livre. RESUME :
Les cris d’un saxophone étranglé résonnent dans la nuit glaciale. Des lumières surnaturelles vacillent et s'éteignent. L’asphalte dévore les âmes aussi sûrement que les corps. Le rideau tombe. 13 auteurs vous invitent dans leur noirceur, au cœur de leurs mondes imaginaires, sombres reflets de notre univers. L’humain s’y dévoile sous son jour le plus sordide, pour votre plus cruel plaisir. CHRONIQUE : « Noir » est une anthologie publiée par les Editions Noir d’Absinthe. Un ouvrage regroupant 13 nouvelles rédigées par autant d’auteurs de talent. Un livre qui porte bien son nom ! Dans ces textes aux récits déroutants, les pires psychés de l’humanité sont abordées à travers différents genres comme l’imaginaire, le thriller ou encore l’horreur. Il y en a donc pour tous les goûts… à condition de ne pas être une âme sensible. Le titre annonce tout de suite la couleur : les récits seront sombres, les ambiances macabres et angoissantes, peu importe l’époque dans laquelle les héros évoluent. Impossible de ne pas trembler face à des intrigues aussi sinistres et aux choix surprenants des auteurs. Si des touches d’humour viennent ponctuer certaines nouvelles, le ton demeure malheureux et la joie absente. Les personnages dénoncent tour à tour les vices et travers de la société comme la violence, les meurtres, l’addiction à la drogue ou à d’autres substances, les viols et les préjugés. Autant de thématiques fortes qui influencent les psychologies et décisions des protagonistes. Les plumes des auteurs sont variées et possèdent toutes leurs propres caractéristiques. Pourtant, l’ensemble du recueil est harmonieux, les nouvelles s’enchaînant avec fluidité. La mise en page contribue grandement au plaisir de lecture et à l’immersion dans ces univers lugubres. En résumé, il s’agit d’un recueil centré sur le noir, dans tous ses états. Des histoires désarmantes et saisissantes, écrites avec une maîtrise absolue ! RESUME :
Astar est mourant. Après avoir épuisé ses dernières forces pour sauver la forêt-village de l'attaque des zrétos, l'arbre est tombé dans un coma dont il ne se réveillera pas tout seul. Thiziri doit absolument récupérer son Coeur ou son symbiote mourra, et avec lui, toute la végétation de l'île. Elle n'a plus d'alternative. L'heure est venue de confronter les Anciens et de leur reprendre ce qu'ils ont volé. Mais une menace plus grave encore se profile et la chasseuse albinos va devoir faire un choix qui pourrait coûter la vie à tous ceux qu'elle aime. CHRONIQUE : « Thiziri, tome 2 : la volonté de Vwaré » est un roman écrit par Alexiane De Lys et publié par les Editions Plume Blanche. Le coup de foudre a encore une fois opéré pour cette suite et fin qui s’est révélée aussi exceptionnelle que le début. Suite au combat contre les zrétos, Astar est tombé dans le coma. Thiziri doit absolument lui ramener son cœur, volé par les Anciens, pour qu’il puisse continuer à protéger l’île et la végétation. Toutefois, une autre menace pèse sur ceux qu’elle aime. Les choix de la chasseuse pourraient bien être déterminants pour elle et les siens. Grâce à son univers coloré et sauvage, l’auteure poursuit son ode à la nature en démontrant les impacts de l’humanité sur l'environnement. Un environnement qui, pourtant, prend soin de chaque être vivant en le nourrissant et en lui offrant la sécurité. L’importance des végétaux est frappante, tout comme la puissance de la nature qui reprend ses droits. Au niveau des personnages, les psychologies se sont révélées encore plus approfondies que dans le premier tome. En communion avec la jungle ambiante, véritable personnification des erreurs humaines, les héros apprennent à accepter leurs différences, à pardonner… et à aimer. La puissance des émotions qui déferle comme un éboulement prend le lecteur en otage, imprimant en lui le respect et la fascination pour ce qui l’entoure. Chaque geste, chaque réaction des protagonistes entrait en résonnance avec l’univers fascinant créé par Alexiane de Lys. Quant aux choix opérés par l’héroïne et ses proches, ils ébranlaient autant qu’ils impressionnaient, entraînant l’intrigue sur une corde raide… parfaitement maintenue par la plume maîtrisée de l’auteure. Si le scénario était souvent prévisible dans le premier tome, cette conclusion apportait son lot de surprises et de révélations. Aucune pause n’était autorisée. Les descriptions se mêlaient aux rebondissements à un rythme effréné. Le lecteur ne peut que retenir son souffle… jusqu’à l’épilogue magistral ! Une fin qui laisse le cœur serré et plonge le témoin silencieux dans le tourment. Quitter ces personnages ? Impossible ! Maniant les mots avec adresse, Alexiane de Lys démontre encore une fois l’étendue de son génie. Sa créativité, mise ici au service d’une cause écologique et de la tolérance, est d’une beauté à couper le souffle ! En résumé, cette histoire est plus qu’un coup de foudre. C’est émue que j’ai écrit ces quelques lignes pour rendre hommage à cette œuvre qui dépasse l’excellence. Une histoire qui vit. Un univers qui transcende. Merci est un mot trop faible pour être adressé à Alexiane de Lys qui a œuvré pour donner une voix à l’environnement et aux êtres rejetés pour leurs différences. Merci aussi à la maison d’édition de se battre pour défendre des textes d’exception comme « Thiziri ». Merci à Tiphs d’avoir contribué à donner vie à cet univers grâce à son coup de crayon. Une histoire qui doit rejoindre toutes les bibliothèques et un texte qui doit conquérir les cœurs ! RESUME :
Gabrielle s’ennuie. Sa vie ne présente plus le moindre intérêt depuis qu’elle est allée s’enterrer dans ce village perdu avec cet homme qu’elle ne se souvient plus d’avoir un jour aimé. Seule Camille Martin, la vieille dame qui vient dîner tous les dimanches au restaurant, parvient à la sortir de sa torpeur. Que cachent ses bonnes manières et son beau tailleur bien coupé ? Qu’a-t-elle fait il y a cinquante ans pour mériter son surnom de « Noyeuse » auprès des habitants ? Gabrielle va se rapprocher d'elle pour tenter de percer le mystère, mais, tous les secrets sont-ils voués à être dévoilés ? Et que voudra-t-elle bien lui avouer ? C'est le cœur battant que Gabrielle s’apprête à frapper à sa porte. CHRONIQUE : « Comme des arbres en novembre » est un roman écrit par Justine Huart et publié par Noir Editions. Une intrigue qui a mis du temps à démarrer, mais une deuxième partie plus rythmée et intéressante. Une histoire menée par une plume agréable ! Gabrielle n’aime pas sa vie actuelle. Lorsque le journal local lui propose d’écrire un article, sa curiosité l’entraîne vers d’anciens drames ayant frappé les habitants de la région et surtout vers une vieille dame appelée « La Noyeuse ». Parviendra-t-elle à démêler le vrai du faux ? Cette enquête policière menée par une bibliothécaire m’a tout de suite intriguée. Le fait que le scénario se déroule à huis clos dans un petit village hanté par des meurtres et des disparitions conférait au récit une atmosphère lugubre. Gabrielle n’est pas policière, elle n’y connaît rien dans les recherches… à part pour retrouver un livre dans les étalages. Sensible et vite impressionnée, la jeune femme aura du mal à maîtriser ses émotions et à cacher ses frissons. Les personnes l’entourant cultivant sa peur et le mystère, son enquête va prendre des proportions imprévues… L’ambiance était donc réussie, mais le rythme de l’intrigue m’a un peu laissée perplexe. En effet, l’auteure s’attarde beaucoup sur des détails et j’ai trouvé le début assez long, sans réel rebondissement. Je comprends l’envie de garder le suspense jusqu’au bout, mais la deuxième partie s’est, elle, enchaînée à toute vitesse, passant rapidement certaines informations qui auraient mérité de l’approfondissement. Le dosage n’était donc pas toujours équilibré selon moi. Toutefois, les psychologies impénétrables de certains protagonistes et le coup de théâtre lors de la conclusion étaient convaincants ! La plume de l’auteure était très agréable à découvrir. Un style fluide, un vocabulaire accessible et approprié au contexte. Le tout était clair, tout en finesse. En résumé, il s’agit d’un roman qui sort de l’ordinaire en proposant une enquête déroutante. Si le rythme de la narration n’était pas toujours ajusté, l’ambiance générale permettait de s’immerger dans le récit sans difficulté. RESUME :
La ville de Treffendel est entourée par un bois qui se teint entièrement de rouge lors de l’automne. Nombre de mystères et de légendes urbaines gravitent autour de lui, mais ses secrets restent cependant bien gardés. Charlie Holzl, un auteur baroudeur qui s'inspire d'histoires sordides pour écrire ses romans, revient à Treffendel où, quelques mois plus tôt, s'est passé un événement macabre : la mort violente de deux enfants. Sous prétexte d’écrire un nouveau livre, Charlie se lance dans une enquête qui le conduira au cœur des mystères du bois, sur les traces d’un animal merveilleux doté de parole. CHRONIQUE : « Le Bois écarlate » est un roman écrit par Maude Elyther et publié par les Editions Kiwi. Un roman qui invite à contempler la réalité comme un rêve éveillé. Une histoire débordante de thématiques sensibles et peu exploitées. Après le succès de son précédent livre, Charlie Holzl revient dans la ville de Treffendel pour s’inspirer des histoires sordides entourant le bois écarlate. Mais sa présence pourrait bien raviver les légendes de la forêt… Ce livre immerge le lecteur dans un écrin de feuillage hors du temps et de l’espace. Un endroit voilé sous des secrets écarlates et hanté par des légendes aux soupçons de magie. La forêt et la bourgade offrent un cadre envoûtant, une ambiance gothique où la nature personnifiée interagit directement dans le récit. Le fait que Maude Elyther insère dans son œuvre le titre du livre l’ayant inspirée était très révérencieux et intéressant pour les lecteurs souhaitant rêver davantage en rouge. Les personnages, malgré leurs différences et souvenirs douloureux, font preuve de beaucoup de résilience et de bienveillance les uns envers les autres, développant un esprit de camaraderie. J’ai apprécié l’innocence qui transpirait à travers leurs réactions et la pureté émanant de leur respect envers l’environnement. Grâce à leurs centres d’intérêts et leurs psychologies développées, l’auteure est parvenue à traiter de nombreux sujets sensibles. Certaines thématiques paraissaient parfois déstabilisantes car on ne s'attend pas à ce qu'elles soient exploitées dans une histoire, notamment au niveau des genres et relations. Pourtant, le tout est amené avec subtilité et naturel. La plume contemplative de Maude Elyther est encore une fois parvenue à me charmer. Une intrigue mystérieuse, sans grande envolée dynamique, qui laisse place aux descriptions et à la profondeur des émotions. Un style mélodieux pour un roman aux notes merveilleuses, entre onirisme et esprits chimériques. En résumé, ce récit livre avec poésie les légendes entourant un paysage respirant la magie. Un style littéraire affirmé, une histoire hors norme. RESUME :
Depuis les cérémonies celtiques de Samhain aux actuels bonbons et citrouilles d'Halloween, quand le ciel descend vers la terre et que l'obscurité avale la lumière, la mort s'invite chez les vivants. Fantômes, âmes errantes, créatures, démons, les monstres de l'au-delà viennent rivaliser avec les assassins de notre monde. CHRONIQUE : « Halloween en 13 nouvelles » est un recueil publié par les Editions Kadaline. Il regroupe 13 textes écrits par autant d’auteurs différents. Des histoires horrifiques ou mélancoliques, ce livre renferme des textes variés dans l’ambiance d’Halloween. Lorsque les morts renaissent le temps d’une nuit et que les esprits hantent les rues, se mêlant aux sorcières et autres créatures, les vivants doivent dompter leurs peurs… pour survivre aux horreurs. Dans ce livre, treize auteurs s’approprient la fête d’Halloween pour la mettre en scène dans tous ses états. De la vieille grand-mère renouant avec son passé aux innocents pris pour cible de sorts démoniaques, les différents récits invitent à frissonner ou à s’émouvoir. Bien que courtes et indépendantes, les nouvelles étaient cohérentes et apportaient leur touche d’originalité au recueil. Chaque élément abordé était développé avec adresse, permettant au lecteur de s’imaginer correctement les décors et de s’attacher aux personnages. Ces derniers possédaient des psychologies intéressantes et surtout… déstabilisantes. Les apparences sont souvent trompeuses et les auteurs se sont amusés à rendre leurs héros difficiles à cerner. Certaines histoires n’épargnent pas les âmes sensibles. Les écrivains n’ont pas eu peur des descriptions sanglantes et des révélations choquantes. Dans d’autres récits, la plume est plus douce… plus contemplative, laissant les souvenirs mélancoliques bercer le témoin silencieux. Des styles maîtrisés, des plumes audacieuses qui offrent des textes de qualité. En résumé, il s’agit d’un recueil regroupant des textes indépendants, mais traitant tous de la thématique d’Halloween. Des histoires fascinantes et bien rédigées qui permettent de passer un bon moment de lecture. RESUME :
Pauline est une grande fille. Désormais elle a le droit de remplir des contrats toute seule et en plus, elle a une faux. Une faux comme papa et maman. Seulement, dans ce monde d’adultes qui disent et font n’importe quoi, ce n’est pas toujours facile. Par chance, la plus mignonne de l’Ordre des Faucheurs : c’est elle ! Attention, messieurs dames, Pauline arrive… Vous n’êtes pas prêt ! Ange de la mort ? Ou déesse de la catastrophe ? CHRONIQUE : « Paulinette, faux et paillettes » est un roman écrit par Serenya Howell et publié par les Editions Plume Blanche. Une histoire complètement déjantée qui souffle un vent de nouveauté. J’ai adoré cette lecture, ce moment de folie ! Paulinette n’a que 6 ans lorsqu’elle devient une faucheuse. Bien décidée à tout faire comme les grands, elle s’arme de son visage d’ange pour exécuter ses contrats. Mais est-elle vraiment prête à se confronter à la mort ? Avant de m’étaler sur le récit, je tenais à m’arrêter sur la mise en page. Non seulement la couverture est sublime et enfantine, sortant des codes, mais les illustrations jalonnant les pages débordaient de mignonnitude. Un travail fabuleux qui s’accordait à merveille avec le texte. Et quel texte ! Après avoir dévoré la trilogie de cette auteure et goûté à son style affirmé, j’ai pu retrouver Serenya Howell dans un tout autre registre. Cette fois, elle prend la plume pour donner la parole à une enfant. L’écriture était donc dénuée de complexité, mais pas de subtilité. Le langage simple de l’héroïne était au départ assez déroutant, certaines marques de la négation ayant été supprimées, mais l’innocence qui se dégageait des lignes était très touchante… même percutante. Un texte bourré d’humour ! L’image de la faucheuse est inscrite dans les esprits. Une représentation macabre, ténébreuse, qui fait froid dans le dos. Ici, l’auteure s’amuse à détourner cette figure pour lui donner une apparence juvénile, dénuée de maturité et agrémentée de paillettes. Pourtant, Paulinette prend son rôle au sérieux et si elle commet des bêtises, ce n’est pas volontaire ! La malchance qui s’acharne sur le personnage et ses désillusions la rendent d’autant plus vraisemblable et le monde de la mort n’en paraît que plus impitoyable. En effet, l’univers dans lequel Paulinette évolue est triste. Elle doit arracher la vie, mettre ses rêves de côté pour ne garder en ligne de mire que ses aspirations. Elle témoigne d’une existence qui va trop vite… de l’enfance qui s’envole sans pouvoir en profiter. De l’injustice et de l’incompréhension, de la difficulté de se détourner des règles même si elles sont irrespectueuses. Malgré la douceur des apparences et l’esprit de légèreté qui se dégage de cette histoire, le fond du récit est mélancolique. Quant à la conclusion, je l’ai trouvée parfaitement appropriée. Les rebondissements bousculent les attentes du lecteur et permettent à l’histoire de se terminer en apothéose. En résumé, il s’agit d’une histoire originale revisitant avec un humour dévastateur le monde de la mort. Un livre drôlement bien mis en page et un travail éditorial remarquable ! RESUME :
La magie laisse toujours des marques. Toute sa vie, Matilda n’a entendu qu’une chose à propos de ses pouvoirs : de ne les utiliser qu’un cas de nécessité. Mais Matilda se fiche d’être une gentille sorcière. Elle veut être populaire, se venger de ceux qui l’embêtent et vivre sa vie libre de toutes conséquences, sans les cicatrices que la magie noire laisse sur son visage à chaque fois qu’elle en use, rappel de tous ses méfaits. Quand un sort dérape et que le nouveau du lycée la prend sur le fait, Matilda craint que son secret ne soit révélé au grand jour. Mais au lieu de se montrer effrayé, Oliver lui demande de lui enseigner la sorcellerie. Et tandis qu’Oliver et Matilda se rapprochent, des choses étranges commencent à arriver : des animaux morts sont retrouvés avec des signes gravés sur le corps, une jeune fille décède mystérieusement et tout semble la pointer du doigt. Cependant, Matilda est innocente – du moins, si elle en croit ses souvenirs confus… CHRONIQUE : « Sombre Tilly » est un roman écrit par Georgia Bowers et publié par les Editions du Chat Noir. Le début du roman m'avait vraiment emballée et je sentais poindre le coup de cœur. Pourtant, les révélations prévisibles et les comportements des personnages dans la deuxième partie ne m'ont pas convaincue. Je ressors mitigée de cette lecture. Un roman sympathique donc mais qui ne me marquera pas outre mesure. Suite au départ de son père, Matilda entretient une colère latente envers sa mère et s’éloigne de ses proches. Elle refuse d’obéir à ses aïeules et se sert de la magie pour punir ceux qui lui font du mal, même si les noms de ses victimes se gravent à jamais dans sa chair. Mais le jour où des cadavres sont retrouvés, tous les indices convergeant vers elle, la jeune sorcière ne peut compter que sur l’aide de son ami Oliver pour découvrir la vérité. Une histoire originale, parfaite pour la saison d’Halloween. J’ai adoré le décor. Résidant dans un cottage avec plusieurs femmes de sa famille, l’héroïne est en communion avec la nature. Le parfum de la forêt et des plantes embaume les pages. Les animaux accompagnent les pas des protagonistes, liant leur existence à celle de leur maître. La sorcellerie imprègne les paysages. Le principe de la magie noire qui s’inscrit dans la peau, dévoilant au monde entier la puissance négative d’une sorcière, était très bien trouvé ! Il était question de bonnes et de mauvaises actions. Des leçons de respect parfaitement mises en scène grâce à une héroïne en pleine rébellion. Matilda est une adolescente blessée par le comportement de ses parents. L’éloignement de son père et l’attitude moralisatrice de sa mère lui donnent envie de tracer sa propre voie. Elle refuse de devenir une sorcière modèle et de suivre le même chemin que ses aïeules. Jeune et impulsive, elle ne tient pas compte des avertissements et enchaîne les bêtises pour se venger des autres. Néanmoins, malgré son comportement irrespectueux, le lecteur se rend vite compte que Matilda n’a pas un mauvais fond. Sa personnalité n’est pas sombre, juste ternie par l’incompréhension et la peur, ce qui enlève une touche d’horreur au scénario. Si l’ambiance était sinistre au départ, tournant autour d’un festival basé sur d’anciennes légendes de sorcières et des cadavres retrouvés dans les alentours, l’atmosphère perd de sa superbe et l’intrigue de son charme dans la seconde partie. En effet, les révélations qui surviennent m’ont laissée de marbre. Aucune surprise… car l’auteure fonce dans le tas et a opté pour les solutions évidentes, sans aucune complexité dans le dénouement. Les comportements des personnages se sont inversés d’un coup, sans subtilité et les dialogues m’ont alors paru surjoués, manquant de profondeur et de maturité. Tout s’entremêlait, parfois sans réelle cohérence… jusqu’à une conclusion trop belle, trop lisse. En résumé, l’idée de départ était vraiment excellente, mais elle n’a pas été assez exploitée. Un début attractif, mais une deuxième partie qui manquait malheureusement d’harmonie et de frissons. Un récit agréable, débordant de promesses, mais qui n’a pas répondu à mes attentes. |
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