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Plumes et ciguë

9/6/2021

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AUTEUR :
 Gwendolyn Kiste
​MAISON D'EDITION :​  ​Editions du Chat Noir
​DATE DE SORTIE : 2021
NOMBRE DE PAGES : 219
PRIX :  14,90 euros 
GENRE :​ ​​Fantastique / horreur
RESUME :

Il y a cinq ans, les chasseurs de sorcières sont venus et ont tué presque tous les membres de la famille d’Odette.
Maintenant, la jeune femme vit seule au fond de la forêt, tentant d’oublier sa magie pour vivre en sécurité. Mais aucune sorcière n’a le droit à une vie paisible…
Cela commence avec des voix dans le vent qui ne veulent pas la laisser tranquille. Puis les oiseaux se mettent à tomber du ciel et elle se réveille le matin, les ongles noircis de terre après avoir visité le cimetière pendant la nuit, sans aucun souvenir de ses actes. D’étranges enfants se mettent également à la suivre où qu’elle aille et les habitants du village, de plus en plus effrayés, pensent qu’elle veut se venger d’eux.
Mais tout ceci n’est que le début de leurs problèmes, car le pire reste à venir : les chasseurs de sorcières sont de retour, prêts à brûler celle qui leur a échappé.

CHRONIQUE :

« Plumes et Ciguë » est un roman écrit par Gwendolyn Kiste et publié par les Editions du Chat Noir. Une histoire sombre et obsédante qui fut un coup de cœur !
 
Ayant échappé aux chasseurs de sorcières cinq ans plus tôt, Odette s’est réfugiée dans les bois et tente de faire abstraction de la magie noire qui l’appelle. Mais malgré ses efforts, la jeune femme n’est en sécurité nulle part. Les phénomènes surnaturels se multiplient et les villageois pensent qu’elle en est l’instigatrice. Tous sont loin de se douter que ces événements ne sont pas le principal danger. Les chasseurs de sorcières sont prêts à faire leur grand retour et à détruire celle qui leur a jadis échappé.
 
Dès la première page, le lecteur se retrouve happé par un univers où règne une ambiance lourde… tellement lourde qu’elle en devient oppressante.
 
L’auteure fait un bond dans le passé, à l’époque où les femmes différentes étaient persécutées sous prétexte qu’elles étaient des « sorcières ». A l’époque où les hommes se permettaient de violenter les femmes pour apposer leur domination sur des êtres aux potentialités incomprises. Gwendolyn Kiste n’épargne pas les détails. Sa plume acérée dépeint avec moultes émotions la cruauté des chasseurs de sorcières et leurs astuces pour faire souffrir les femmes suspectées d’être envoyées par les forces obscures. Chaque ligne clame l’injustice vécue par les femmes et chaque scène hurle la douleur qu’elles ressentaient en leur sein.
 
Odette incarne un être brisé par la vie. Témoin du meurtre de sa famille, victime des chasseurs de sorcières, elle évolue au milieu d’une société qui ne veut pas d’elle. Montrée du doigt par tous, abandonnée par les siens, elle vit en marge de la société et tente de survivre en niant sa véritable nature…. et tentant d’oublier toutes ses particularités qui font d’elle une femme différente. La répulsion que les habitants éprouvent à son égard et l’aura néfaste qui entoure ce personnage ressortent clairement dans la narration, faisant naître des émotions contradictoires. Le lecteur ressent les fêlures d’Odette et chaque parole violente portée à son encontre est comme un coup de massue. Mais comment ne pas comprendre ces villageois endeuillés qui subissent chaque jour de funestes catastrophes ? Pourtant, malgré les jugements de valeur et les commentaires sardoniques qu’elle essuie au quotidien, Odette demeure une personne humble et empathique prête à mettre sa vie en danger pour sauver celles d’anciennes connaissances. Sa solitude n’est qu’une façade et la jeune femme se découvrira des alliées insoupçonnées dans cette lutte pour exister.
Odette affirme sa présence au fur et à mesure de la narration, enracinant son mal dans l’esprit du témoin silencieux et cultivant le mystère autour de son charisme torturé.
Grâce à elle, l’auteure montre qu’il est possible de se reconstruire et qu’une personne peut trouver en elle la force d’affirmer ses différences pour jouer son propre rôle.
 
Cette histoire sombre, auréolée d’une atmosphère horrifique, s’est révélée incroyablement bien pensée. Si l’action n’est pas dominante, les descriptions vibrantes de vitalité et l’intrigue sinistre qui s’étoffe au fil des pages suffisent à retenir l’attention.
 
En résumé, ce récit captivant ouvre les portes d’un village ravagé par les ténèbres où le danger n’est pas celui qu’on croit. Un style d’écriture percutant qui donne la parole à une héroïne au passé bouleversant. Un coup de cœur !
 
Bravo à l’auteure pour cette histoire, à la traductrice pour son travail minutieux et à l’équipe éditoriale pour le travail soigné ! 
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