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Maudite

12/13/2021

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AUTEURS : C. Sizel
​MAISON D'EDITION :​ Editions Plume Blanche
​DATE DE SORTIE : ​février 2022
NOMBRE DE PAGES : 314
PRIX : 18 euros
GENRE :​ Fantasy
RESUME :

 La cité de Lyalès vit au rythme de la magie. 
Elle alimente le quotidien de ses habitants pour les soins, la cuisine, les déplacements… 
Nihile, Elisa est insensible à la magie. 
Dans ce monde où ses perspectives d’avenir sont bien limitées, elle trouve le bonheur auprès de Nathanaël, un Maître décrypteur. 
Cependant, la mort brutale de ce dernier plonge la jeune femme dans une profonde détresse car la voilà désormais réceptacle d’un démon millénaire qui rêve de détruire la ville et tous ses habitants.

CHRONIQUE :

​
« Maudite » est le nouveau roman de C. Sizel, publié par les Editions Plume Blanche. Ayant eu un énorme coup de cœur pour sa première œuvre « Identités », il me tardait de goûter une nouvelle fois à la plume de l’auteure. Malheureusement, malgré un univers original et des personnages atypiques, l’intrigue n'aura pas réussi à m'embarquer cette fois, à mon plus grand désarroi.
 
Elisa vit dans la cité de Lyalès, un lieu vibrant de magie. Contrairement aux autres habitants, la jeune fille est insensible à tous ces sortilèges. Alors qu’elle suit un enseignement auprès d’un Maître décrypteur pour s’ouvrir à une profession où la magie n’est pas nécessaire, son tuteur est assassiné et le corps d’Elisa devient alors le réceptacle d’un démon millénaire. Malgré sa faiblesse, Elisa parviendra-t-elle à résister aux assauts d’une force maléfique bien décidée à détruire l’univers ?
 
En ouvrant ce livre, le lecteur fait la connaissance d’Elisa. La jeune fille est nihile. Incapable de manipuler la magie, elle ne correspond pas aux normes de la société. Alors que les autres citoyens alimentent leurs faits et gestes d’enchantements pour se faciliter la tâche et ne pas gaspiller une goutte de sueur, Elisa est obligée de vivre de manière archaïque et d’utiliser son savoir-faire quotidiennement. En raison de sa particularité, la jeune fille est destinée à rester en marge de la société. Mais la mort tragique de Nathanaël, le Maître décrypteur l’ayant prise sous son aile, vient rapidement bouleverser le récit. L’enveloppe charnelle d’Elisa se voit alors abriter un démon millénaire, autrefois renfermé dans le corps de son tuteur. Dès lors, la jeune fille est mise sous surveillance chez un comte puissant afin que sa malédiction ne mette pas en danger les autres habitants. L’existence d’Elisa est mise en danger par les assauts répétés du démon et elle ne sait pas comment faire pour survivre à cette possession…
À partir de ce moment, je m’attendais à des rebondissements à n’en plus finir. Toutefois, l’intrigue devient cyclique. L’héroïne ne quitte plus le manoir et est constamment sous la surveillance d’une domestique patibulaire. Quelques tentatives de fuite du démon viennent mettre de la tension, mais ces tentatives se terminent toujours de la même façon… avant de recommencer. Elisa se retrouve propulsée au cœur de complots politiques qui occupent la majorité de l’histoire, sans que l’action ne vienne dynamiser l’intrigue.

A l'inverse, j’ai apprécié suivre l’évolution psychologique de Georges, lui aussi possédé par le démon. Le jeune garçon, influençable, est victime des plus puissants et sa rage n’en est que plus nocive. Bien que moins présents, les passages dédiés à ce personnage apportaient une touche de mystère supplémentaire à l’œuvre.
 
Au niveau des personnages, bien qu’ils soient pourvus d’originalité, j’avoue les avoir trouvés assez sibyllins, ce qui m’a empêchée de m’y attacher. La magie, utilisée de manière abusive, permet aussi de camoufler les émotions. Les personnages secondaires usant de leur pouvoir paraissaient donc lisses, comme ce fut le cas pour Margaret, la domestique.
Adryan, le comte, sort du lot parmi les êtres magiques. Discret, il travaille majoritairement dans son bureau sans dévoiler le fond de sa pensée et lorsqu’il se mêle à ses condisciples, il semble assez lunatique, réagissant de manière décalée. Il était donc difficile à cerner, mais très intéressant.
Quant à Elisa, l’héroïne, elle m’a semblée un peu passive. Elle était très studieuse et modérée dans ses agissements. Surveillée, enfermée contre son gré, elle ne tente pas de prendre son destin en main avant la fin du livre, préférant chercher des pistes dans l’héritage de ses parents, profitant du savoir du comte, qui est aussi son geôlier. J’aurais aimé qu’elle soit un peu plus audacieuse et qu’elle réagisse de manière plus virulente face aux situations qui lui sont imposées. Mais d’un autre côté, le calme d’Elisa peut se comprendre. Son existence est chamboulée. Ses proches ont disparu et elle se retrouve seule à devoir gérer une malédiction qui la dépasse car ses ancêtres ont voulu jouer avec le diable. Sa sensibilité à fleur de peau fait d’elle une protagoniste vraisemblable et humble, ce qui change des héros qu’on retrouve majoritairement en fantasy.
 
L’univers inventé par l’auteure est original. La magie est omniprésente. Elle ne sert pas seulement à se défendre ni à attaquer, mais aussi à vivre au quotidien, comme expliqué précédemment. Cet usage anodin de la magie était bien trouvé. J’ai également beaucoup apprécié les sonorités données à ce monde enchanteur, que ce soit à travers les noms des lieux ou des objets magiques.
 
La plume de C. Sizel est toujours aussi attractive que dans son premier ouvrage, mais je n’ai pas retrouvé cette sensibilité poétique que j’avais adorée suite au manque d’émotions des personnages secondaires. Néanmoins, le vocabulaire utilisé est accessible et l’agencement des mots plaisant à découvrir. Les lignes défilent et le texte se dévore jusqu’au point final.
 
En résumé, si j’ai apprécié retrouver le style de l’auteure et découvrir cet univers original, l’intrigue cyclique et les émotions camouflées des personnages, bien qu’atypiques, ne m’auront pas permis de plonger corps et âme dans ma lecture. Toutefois, si je suis passée à côté de l’histoire, cet ouvrage possède de nombreuses qualités qui sauront se révéler aux yeux des lecteurs qui se laisseront tenter !
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