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Il y a des jours où je suis heureuse

2/12/2022

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AUTEUR :
 Lucrezia Lerro
​MAISON D'EDITION :​ Editions des Lacs
​DATE DE SORTIE : ​2020
NOMBRE DE PAGES : 143
PRIX : 17,90 euros
GENRE :​ Récit de fiction
RESUME :

C'est un drame féminin, sincère et passionné, sur une maladie qui dévaste le corps et l'âme. Le quotidien d'une mère désemparée et de sa fille boulimique, qui libère sa parole dans un journal intime noirci de confessions à la fois tendres et implacables.
Nous pourrons parcourir les rues d'un village refermé sur lui-même, entendre les propos malveillants de ses habitants et compter les pas que l'héroïne accomplit dans son enfer quotidien, de la cuisine à la salle de bains.
Au fil d'une plume indocile, Lucrezia Lerro nous convie dans les méandres d'une maladie perverse et dépeint une mère rongée par la culpabilité, ainsi que la souffrance de se sentir différent dans un monde sans relief.

CHRONIQUE :

« Il y a des jours où je suis heureuse » est un roman écrit par Lucrezia Lerro. Il s’agit d’une traduction italienne. Avec ce livre, j’ai voulu m’attaquer au catalogue des Editions des Lacs afin de découvrir leur ligne éditoriale mettant en évidence des histoires proches du récit de vie. Si j’ai trouvé le roman touchant, je suis la première peinée de ne pas avoir adhéré aux personnages et au style de l’ouvrage qui manquait de régularité, selon moi. Un avis en demi-teinte, donc.
 
En Italie, au cœur d’un petit village où les ragots vont bon train, une mère désemparée assiste à la descente aux enfers de sa fille, ravagée par la boulimie. Cette dernière conte ses déboires dans un journal intime. Le papier l’écoute, ne la juge pas, contrairement aux habitants.
 
Il existe des sujets sur lesquels il est difficile de poser des mots. Des thématiques qui laissent les gens désemparés. Dès lors, ce livre osant s’attaquer à des tabous a attiré mon attention. L’auteure a choisi de mettre en lumière la boulimie et ses ravages sur le corps, ainsi que sur l’esprit. Elle a également parlé des sacrifices que les pauvres doivent consentir à faire pour tenter de subvenir à leurs besoins, ainsi que d’un monde dirigé par les jugements de valeur… les préjugés. Autant de thèmes qui prennent aux tripes, qui témoignent des problèmes de la société que la majorité essaie d’ignorer.
 
Pourtant, malgré les sujets du roman qui rendent les émotions des personnages palpables, je n’ai pas réussi à m’attacher à ces derniers.
La fille, le petit écureuil, est rongée par la maladie. Rongée par les malheurs qui frappent son existence et qu’elle ne mérite pas. Alors elle vomit sa nourriture pour vomir la société… pour se vomir elle-même. Pour évacuer sa honte. Elle en veut au monde entier pour sa condition, pour ses besoins non comblés. Elle se sent détruite, sans valeur. Elle respire, elle vit, mais elle a l’impression de mourir. Pourtant, elle aimerait exister vraiment. Elle aimerait réussir à s’en sortir. Le petit écureuil ne cesse de combattre sa souffrance et chaque minute l’estomac plein est une victoire. Pourtant, malgré tous ses efforts, ses tourments et l’incompréhension continuent
de la hanter.
Sa mère est témoin de son état. Elle aimerait lui tendre la main, prendre soin d’elle, l’aider à se reconstruire. Mais elle est faible. Faible et impuissante devant la détresse de sa progéniture. Elle n’a pas d’argent. Elle n’a jamais été confrontée à ce genre de situation. Alors, elle se prive et ravale sa dignité pour permettre à sa fille d’avaler autant d’amour qu’il lui en faut. Malgré tout, le petit écureuil ne voit pas tout ce que sa mère fait pour elle. À la moindre contrariété, elle dénigre celle qui lui a donné le jour, celle qui se bat sans cesse à ses côtés. Quant à la mère, elle n’interdit rien à sa fille, elle finit par céder à chacune de ses demandes. J’ai trouvé que les réactions de ces deux protagonistes étaient trop poussées à l’extrême et que la maladie ne peut pas expliquer toutes les marques d’irrespect d’une adolescente envers sa protectrice.
Mais les troubles alimentaires dont souffre la jeune fille et la détresse qu'elle partage avec sa mère ne m'ont pas laissée indifférente. De même, la métaphore entre la nourriture et les supplices était désarçonnante, aussi belle qu'intéressante. Un récit qui peut être considéré comme un témoignage, qui apporte des éclaircies sur la boulimie avec véhémence et émotivité.
 
Un roman traitant de vies brisées. D’inégalités et d’injustice. De mélancolie, mais aussi d’espoir. L’espoir de pouvoir trouver une place, de pouvoir digérer les blessures, l’abandon et les trahisons.
 
Au niveau de l’univers, l’auteure a instauré son intrigue en Italie. Il était intéressant de suivre les villageois dans leur quotidien, de s’immiscer dans la vie de la bourgade. De découvrir les liens entre les citoyens et la circulation des rumeurs, tout comme des jugements de valeur. Cela permettait d’appuyer sur les déboires des deux femmes au centre du scénario, de mettre en évidence
leur mal-être et leur situation sociale.
 
Au niveau du texte, l’auteure a privilégié les dialogues et les extraits de journal intime, plutôt que les passages de narration et les descriptions. Ainsi, Lucrezia Lerro n’a pas perdu de temps et est entrée directement dans le vif du sujet. Sa plume s’est révélée percutante, indisciplinée, si bien que je n’ai pas toujours réussi à accrocher. En effet, à certains moments, la prose était proche de l’oralité. À d’autres passages, la plume était travaillée et les formulations saisissantes de beauté, de sensibilité. De même, l’auteure a voulu passer sous silence certaines scènes malsaines… mais l’implicite coupait le rythme et rendait l’intrigue
​un peu maladroite.
 
En résumé, ce fut une lecture en demi-teinte. L’auteure a pris le risque de dépeindre des sujets délicats et de s’exprimer sans filtre sur ces derniers, mais les réactions des personnages et le style d’écriture ne m’ont pas permis de m’immerger comme espéré dans cette œuvre audacieuse. Je recommande toutefois ce livre que j’ai trouvé intéressant et émouvant. 
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