Asphodel

AUTEUR : Louise Le Bars
​MAISON D'EDITION :​  Editions Noir d'Absinthe
​DATE DE SORTIE :  2020
NOMBRE DE PAGES : 216
PRIX : 19,90 euros 
GENRE :​ Gothique

RESUME :

 Dans Asphodel, nous parcourons les siècles, du XVIIIè à nos jours, aux côtés d’un vampire qui – poète macabre – nous conte sept meurtres de femmes ayant marqué son existence.

Pourquoi les tue-t-il, elles en particulier ? Et quelle est cette mystérieuse entité qui prend vie au fil des lignes ?

En nous mettant dans la peau d’un monstre fantastique, le roman aborde des thématiques féministes et nous pousse à réfléchir sur les origines du mal.
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CHRONIQUE :

« Asphodel » est un roman écrit par Louise Le Bars, illustré par Flokera et publié par les Editions Noir d’Absinthe.
Ayant eu le délicieux plaisir de découvrir la plume de l’auteure à travers son célèbre ouvrage « Vert-de-Lierre », je ne pouvais que participer à la campagne Ulule organisée pour la confection du fabuleux Asphodel.
Après une longue et insidieuse attente, cette merveille est enfin entre les mains des lecteurs et dépasse de loin toutes leurs attentes ! Il est impératif de le dire : l’équipe travaillant sur « Asphodel » a réalisé un travail titanesque et minutieux pour offrir le meilleur aux participants du projet, que ce soit à travers la version prestige ou la version brochée illustrée.
Impatiente de retrouver la prose de Louise Le Bars et intriguée par les avis mitigés qui ont conduit à une polémique autour de l’histoire, je n’ai pas attendu longtemps avant d’ouvrir ce livre.
 
Les premières pages étant consacrées à une préface de Vincent Tassy, le récit qui suivait ne pouvait donc être qu’une merveille…
 
Certains auteurs contemporains ont modifié l’image du vampire sanguinaire et macabre pour en faire un être attirant baignant dans la sensualité.
Avec le personnage d’Asphodel, Louise Le Bars retourne aux origines du mythe.
Asphodel est un vampire qui traverse les siècles. Dans ces lignes, il raconte avec volupté le meurtre de sept femmes qui ont marqué sa longue existence.
Mais alors que l’attention est braquée sur lui, une entité étrange prend vie dans l’ombre, suivant les traces du vampire…  
 
Le sulfureux Asphodel est un personnage unique. Ce vampire aux allures hypnotiques agit de manière égoïste et recherche le plaisir de la chair féminine. Il n’a aucune honte à décrire les différentes manières employées pour nuire à ses conquêtes. Le meurtre est devenu pour lui une habitude et il se complaît dans cette existence outrageusement morbide. Les traînées de sang qu’il laisse dans son sillage témoignent de ses crimes. Asphodel est un monstre à la psyché détestable qui aime décrire ses exploits avec maints détails. Il est donc impossible pour un lecteur « normal » de se mettre à sa place, mais malgré ses actes répréhensibles, il dégage un attrait fallacieux.
Les femmes qui croisent sa route et défilent tout au long du roman sont toutes différentes, mais exhalent un parfum délicat qui enivre Asphodel. Le vampire veut posséder leur souffle de vie, marquer sa domination sur ces êtres perfides qui jouent de leurs charmes pour atteindre son âme damnée.
Dans l’ombre de ces personnages, Astrée s’éveille et marche dans les pas du vampire… jusqu’au grand final. La révélation qui clôture ce récit hors norme, mettant en lumière cette créature énigmatique, était absolument déroutante et ingénieuse.
 
Louise Le Bars offre une histoire atypique aux élans poétiques. Son style gothique, frayant avec le sublime et l’horreur, est d’une fluidité exemplaire. Sa plume glisse avec légèreté tout en marquant la conscience des lecteurs au fer rouge. Il ne faut pas se fier à la douceur émanant des mots de l’auteure car cette finesse est au service de thématiques sociétales sombres que peu d’artistes osent exploiter.
Asphodel est un hymne à la féminité.
La structure de l’histoire, s’attardant sur 7 rencontres sanglantes, fait la part belle à toutes ces femmes dont la beauté apporte autant de majesté que de tourments.
 
Les illustrations de Flokera, qui parsèment, l’ouvrage, viennent apporter une émotion supplémentaire, accompagnant les propos de l’auteure de leurs teintes diaprées.
 
En résumé, Louise Le Bars nous offre encore une fois une œuvre audacieuse dont elle a le secret.