Pour cette première interview, j’ai voulu faire fort en posant des questions à mon auteure préférée qui n’est autre que Morgane Rugraff. Son livre, Ray Shepard, a été un véritable coup de foudre pour moi. Une fabuleuse découverte littéraire que je ne cesse de conseiller à tous les amateurs de fantasy. J’espère que cette interview vous permettra d’en apprendre un peu plus sur cette auteure de talent… 1. A quel âge as-tu compris que l’écriture devait faire partie de ta vie ? Je crois que je suis née avec la certitude que les mots étaient capables de grandes choses. Au primaire, mon instituteur nous incitait à écrire des petites histoires qu’il lisait ensuite au reste de la classe. Nous n’étions pas obligés de participer, mais j’ai toujours adoré faire ça. D’aussi loin que je me souvienne, l’écriture a toujours été en moi. 2. Quelle a été ta première idée de roman ? Mon premier roman s’appelle La pierre de Dragon. Je l’ai écrit entre quinze et seize ans. D’abord sur un cahier, puis sur un vieil ordinateur. Je me suis réveillée un matin avec cette histoire en tête et je l’ai écrite pendant mes cours de français au lycée. Pour tout avouer, je m’ennuyais terriblement en cours de français. Non pas parce que je n’aimais pas ça, mais parce que j’avais envie d’écrire ce que je voulais, et non pas ce qu’on m’imposait. Alors, j’ai commencé à écrire sous le nez de cette prof absolument géniale. Elle savait que je ne suivais plus son cours, je savais qu’elle savait, mais elle m’a laissée faire une année durant. À la fin de mon année, elle m’a demandée si elle pouvait lire toutes ces feuilles écrites pendant ses heures de cours. Elle a été ma toute première lectrice. La pierre de Dragon raconte l’histoire de deux clans qui, chaque année, désignent un Champion. Le seul capable de rapporter au village la pierre de Dragon, qui accorde protection et richesse. Les deux Champions ne nomment Kaï et Vilak. Le premier est froid, silencieux, très sûr de lui. Le second complètement exubérant, souriant et joueur. Deux opposés qui vont pourtant se découvrir des affinités au fil des pages. Tous deux sont accompagnés d’un animal porteur. Vilak possède le loup et Kaï, l’aigle. De quêtes en sacrifices, ils vont finir par atteindre la pierre de Dragon, mais seul l’un deux pourra s’en saisir... J’ai fini ce roman quand j’avais seize ans et il est toujours rangé dans un coin de ma tête et sur mon ordinateur. Je pense à le reprendre un jour... 3. Combien de temps en moyenne mets-tu pour rédiger le premier jet de tes histoires ? C’est une bonne question. En fait je dirais que c’est vraiment aléatoire. Pour le tome 1 de Ray Shepard (Editions Plume Blanche), il m’a fallu plus d’un an. En revanche, pour mon roman en cours, Lune Ardente, j’avance beaucoup plus rapidement. Pour ce roman, tout coule de source. Je ne me pose pas de question, je n’ai pas d’hésitation. C’est comme si mes personnages savaient déjà très exactement ce qu’ils devaient faire, avant même que je ne l’écrive. Je pense que Lune Ardente sera terminée pour la fin de l’été. 4. Quel livre ou auteur t’a donné envie de te lancer dans l’aventure littéraire ? Aucun auteur ou livre en particulier car j’ai voulu écrire avant même de pouvoir lire de grands livres. Le premier grand auteur que j’ai lu a été Tolkien quand j’avais onze ans. J’étais fascinée par la richesse de son univers et de tout ce qu’il avait créé. Plus tard, j’ai dévoré la trilogie de À la croisée des mondes de Philip Pulman. Et bien plus tard, j’ai lu l’intégrale du Maitre du Temps de Louise Cooper, publiée aux éditions Bragelonne. Et à ce moment je me suis dit que je voulais être capable de donner vie à un personnage tel que Tarod. Et Ray a enfin trouvé son exutoire. 5. Quel élément te semble indispensable pour écrire un bon livre ? C’est une question très compliquée... Tout dépend de ce que je recherche. Pour écrire un bon livre, il faut que je sois en phase totale avec mes personnages, que j’arrive à les modeler sans butter. Je veux y écrire des sentiments forts, ressentir des frissons quand je me relis, me sentir mal pour eux. Je veux de l’action, des batailles épiques, des cœurs déchirés. Les romances à l’eau de rose ne sont pas pour moi. 6. Quel est ton genre de prédilection ? Sans conteste la fantasy dans sa large gamme. Je ne lis que de la fantasy et je n’écris quasiment que dans ce genre. J’aime pouvoir créer, donner vie à des choses qui n’existent que dans ma tête. Je peux tout faire, tout explorer. La fantasy, à mon sens, n’a pas de limite. Mais il m’arrive aussi d’écrire des histoires bien plus terre à terre, comme c’est le cas avec mon roman Les Sang-Bleu qui est un roman médiéval qui se passe en écosse en l’an 1100. Il raconte l’histoire de Roxanne, une paysanne que deux seigneurs veulent posséder à tout prix. Et pour cela, ils vont mettre leurs terres à feu et à sang. J’aime beaucoup ce roman car il se passe au Moyen-Âge qui est ma période historique favorite. 7. Que cherches-tu à transmettre à travers tes écrits ? Je cherche à transmettre ma passion pour l’écriture, à montrer aux gens que les mots n’ont pas de limite. Il y a certaines valeurs prônées dans mes écrits, telles que l’amitié, le respect envers l’autre même s’il s’agit d’un ennemi. Des valeurs très « chevaleresques », mais qui me semblent importantes. 8. Parmi tous tes scénarios, lequel te tient le plus à cœur ? Difficile à dire. De prime à bord, j’aurais tendance à dire Ray Shepard car il s’agit de mon premier roman abouti et publié, qu’il s’agit d’une trilogie et que ça fait dix ans qu’elle m’accompagne. Ray Shepard a grandi et mûri avec moi, nous avons fait beaucoup de chemin tous les deux, l’un à côté de l’autre. Mais en ce moment, Lune Ardente occupe tout mon esprit. Ce roman est comme une évidence pour moi. Je me suis réveillée un matin et il était là, complet dans ma tête alors que la veille, je n’avais pas la moindre idée qu’il allait surgir. Ce roman m’habite complètement. 9. Quel est le retour sur ton livre qui t’a fait le plus plaisir ? Une anecdote à raconter ? Je suis obligée de te citer, Lucie, parce que ma plus belle anecdote te concerne. Je ne te connaissais absolument pas et un soir de décembre, tu m’as contactée en message privé parce que tu voulais absolument commander mon livre, mais que tu ne savais pas comment faire. Je me souviens que tu as fait des pieds et des mains pour te créer un compte Paypal, que tu as enquiquiné tes parents tard le soir pour pouvoir bénéficier de l’offre sur Ray Shepard, que tu étais hystérique lorsque le paiement est passé... Pour moi c’était un truc de fou parce que je ne m’imaginais même pas que quelqu’un puisse en faire autant pour mon livre. C’était incroyable. Mille merci à toi ma belle <3 10. Qu’as-tu envie de dire aux lecteurs pour leur donner envie de découvrir Ray Shepard ? Que Penngrad, le monde de Ray, vous ouvre les portes de l’alchimie. Que quelque part en chacun de vous se trouve un spectre, votre double animal. Vous ne le voyez pas, mais il est en vous. C’est lui qui vous soutient, qui vous donne du courage dans les moments difficiles. Ray Shepard est une sombre histoire de vengeance fraternelle, mais également une belle histoire de remise en question, de quêtes et de révélations toutes plus intrigantes les unes que les autres... Que l’alchimie soit avec vous et que votre spectre guide vos pas. BONUS : Ton passage préféré dans le tome 1 de Ray Shepard que tu aurais envie de partager ? Peut-être pas mon passage préféré, il y en aurait trop, mais celui-ci est une plongée immédiate dans l’univers de Ray Shepard. "— Le monde alchimique est empli de choses fascinantes, Ray. Il existe des pouvoirs et des artefacts dont tu ne peux pas imaginer la puissance. As-tu déjà entendu parler des Khajiits ? — Khajiit ? Non... Encore un terme auquel Ray ne comprenait rien et cette réflexion lui laissa un goût amer. Il perdait son temps ici... — C’est une arme forgée par le fluide et capable d’étendre son emprise sur l’esprit de son possesseur. Cependant, une fois le pouvoir du Khajiit maîtrisé, cette arme devient une alliée incomparable. — Dîtes-m’en plus. — Tu es avide de connaissances, Ray. C’est bien. Parmi les alchimistes, il existe également des prodiges aux capacités hors-norme. Un Bahn’soul est une personne dont l’âme est divisée en deux parties totalement indépendantes. Le spectre et l’homme peuvent alors se séparer et agir comme bon leur semble. Un nécromancien est capable de ramener des hommes à la vie, parfois, il se sert de cristaux alchimiques. C’est un art ancien peu pratiqué, mais redoutable. Cortez continua ainsi durant de longues minutes. Qu’y avait-il à répondre à pareil délire ? De telles choses ne pouvaient exister. Ray garda le silence et l’homme lui accorda un bref instant de répit. — Pourquoi la Guilde des Ombres s’intéresse à moi et pas aux autres Héritiers dans ce cas ? — Parce que ton pouvoir dépasse les leurs et qu’il n’y a pas forcément un Héritier vivant de chaque catégorie à l’heure actuelle. — Que vouliez-vous dire la dernière fois, en précisant que j’étais né pour me battre et que la haine faisait partie de moi ? — Il est temps, Ray, que tu te souviennes de la vérité et de ton passé. Il y a six ans, une nuit tragique s’est inscrite dans l’histoire de ton clan. Durant cette nuit, toute ta famille a été décimée." J'espère que cette interview vous aura permis d'en apprendre un peu plus sur Morgane Rugraff et sur ses œuvres. Je la remercie pour ses réponses et sa présence.
Si cette interview vous a donné envie de découvrir l'univers de l'auteure, voici la page de Morgane Rugraff. Je vous invite à faire plus ample connaissance avec cette talentueuse artiste! Merci à vous de suivre le blog! Lucie
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