RESUME :
Ava Keller est une Sentinelle. Une chasseuse de goules. Depuis sa transformation, elle a tout oublié de sa vie d’humaine. Tout ce qu’elle connaît depuis son Éveil est « tuer pour survivre ». Sa mission : protéger la ville de New York et ses habitants. Son mantra : l’échec n’est pas une option. Ava n’a jamais connu de défaite à ce jour. Seulement, dans le Queens, des phénomènes anormaux commencent à inquiéter Boss, son supérieur hiérarchique et le directeur de la Base. Les humains se font dévorer par les mangeurs de foies, là où la loi des Sentinelles ne s’applique pas. « Les goules préparent quelque chose. Les New-Yorkais ne sont plus en sécurité. J’exterminerai tous ceux qui se dresseront sur mon passage. » CHRONIQUE : « Ava Keller, tome 1 : Sentinelle » est un roman écrit et autoédité par Marine Stengel. Une lecture addictive que j’ai adorée, malgré des personnages parfois trop manichéens ! Attaquée par une goule lorsqu’elle était humaine, Ava Keller est devenue une Sentinelle ayant pour mission de protéger les habitants de New-York en tuant les mangeurs de foies. Ava est imbattable et son identité fait trembler. Seulement, la situation risquerait bien de changer lorsque des événements étranges se produisent en ville. Les humains ne sont plus en sécurité et Ava est chargée de résoudre le problème… peu importe les moyens employés. Avec ce récit d’urban fantasy, Marine Stengel nous offre une histoire palpitante. Dès le départ, le lecteur est plongé dans un univers sombre où le danger rôde, entraînant une tension permanente. L’auteure jongle parfaitement entre l’action et les révélations. Le rythme de l’intrigue est donc haletant, ne laissant aucune place pour un éventuel temps mort. La plume vient soutenir le rythme. Marine Stengel a opté pour un style assez simple, mais énergique. Elle va droit au but et ne se perd pas dans des élucubrations inutiles. Les émotions ressortaient clairement et permettaient de s’attacher aux héros, même si certaines psychologies manquaient un peu de profondeur. Ava Keller est une jeune femme au caractère survolté. Sa transformation en Sentinelle ne s’est pas passée sereinement et elle entretient une haine farouche envers les goules. Ce profond ressentiment est décuplé lors des affrontements où la jeune femme ne réfrène pas sa violence, ôtant la vie de ses ennemis avec une redoutable satisfaction. Sa dextérité au combat est connue, si bien qu’Ava Keller est devenu un nom aussi craint que respecté. Et ce n’est pas la beauté fatale de la jeune femme qui va amoindrir son charisme, loin de là ! Si j’ai apprécié cette héroïne pour le piment qu’elle fournissait à l’intrigue, sa psychologie semblait trop parfaite pour permettre une identification. Les personnages féminins sont en admiration devant elle et les protagonistes masculins tombent sous son charme pour diverses raisons assez banales, ce qui entraînait parfois un manque de développement et de sincérité dans les relations. À l’inverse, le méchant de l’histoire est… vraiment très méchant. Ses actes sont guidés par sa soif de pouvoir et son envie d’être supérieur. Ses réactions semblaient donc lisses et étaient souvent prévisibles. Les personnages secondaires ont, quant à eux, retenu toute mon attention. Leurs comportements étaient plus subtils. Il n’était pas toujours aisé de déterminer leur rôle et leurs véritables aspirations. Ils apportaient vraiment une dose de rebondissements bienvenue ! Marine Stengel a revisité certaines créatures bien connues pour leur offrir de nouvelles caractéristiques répondant aux besoins de son intrigue. Le récit possède donc un côté original. Il est également intéressant de noter que l’auteure offre une véritable fin à ce premier tome qui peut donc se lire indépendamment de la suite. L’intrigue principale se termine en apothéose et la mission au cœur du tome 1 trouve ses réponses. Toutefois, un scénario secondaire tisse subrepticement sa toile, de quoi intriguer les lecteurs qui ont apprécié cette aventure et qui auraient envie de voir où Marine Stengel va entraîner ses personnages par la suite. En résumé, ce roman à la couverture attrayante révèle un récit pimenté où une héroïne redoutable mettra ses talents au profit d’une cause qui lui tient à cœur. Si certaines psychologies manquent d’approfondissement, la plume énergique et spontanée de l’auteure vient contrebalancer cet aspect pour amplifier les émotions et convaincre le lecteur du potentiel de cette histoire. J'ai tout simplement adoré !
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La légende parle de Ruine, une épée d’une puissance incroyable qui ne pourrait être dénichée que par la réincarnation de son détenteur. Si les royaumes de Cairne et d’Erenn surveillent l’évolution de la prophétie avec attention, la dangereuse Reine de Cairne décide de provoquer le destin en envoyant son Haut-Serf sur les terres de son ennemi, quitte à causer sang et chaos sur son passage, afin de lui ramener l’enfant. L’élu qui saura brandir l’épée. CHRONIQUE : « Ruine, tome 1 : chasse à l'homme » est un roman écrit par Angel Arekin et publié par les Editions Plume Blanche. Une histoire de fantasy indépendante qui se déroule dans l’univers du « Porteur de Mort ». Encore une fois, l’auteure frappe fort et parvient à captiver le lecteur dès les prémices de l’aventure. Coup de cœur pour cette merveille ! Ruine, une épée légendaire, a disparu depuis la mort de son détenteur. Une légende annonce qu’elle ressurgira pour être brandie par la réincarnation de son maître. Cairne et Erenn, deux royaumes ennemis, surveillent les jeunes garçons des continents pour dénicher l’objet de la prophétie. Toutefois, la reine de Cairne, aussi belle que dangereuse, est prête à tout pour mettre la main sur l’élu en première. Elle envoie alors son Haut-Serf sur les terres ennemies, même si son passage ne causera que morts et tourments. L’univers créé par Angel Arekin dévoile encore une fois toute sa richesse. Cairne est un royaume semblable aux cités médiévales, gouverné par un roi entouré de ses chevaliers. De l’autre côté, on retrouve Erenn, un royaume inspiré des déserts d’Orient, avec son sable à perte de vue et sa chaleur assommante. Les lieux, régis par une reine implacable et ses guerriers barbares, baignent dans le vice et la luxure puisque toutes les personnes exilées se regroupent dans cette contrée. La violence rythme le quotidien, que ce soit sous forme de combat ou de viols sur les domestiques. Les complots et la manipulation sont au cœur de toutes les relations. La narration alterne les points de vue des deux clans, donnant la parole aux serfs, aux chevaliers, à un adolescent et aux domestique d’Erenn. Ce procédé permet de mettre en évidence les rôles de chacun et d’entrecroiser les points de vue pour démultiplier l’intrigue. Le seul point qui m’a chiffonnée et qui a empêché le coup de foudre concerne la reine. Présente sur la couverture, son nom étant sur toutes les lèvres, son charisme s’étendant au-delà des frontières de son royaume, je m’attendais à ce que sa présence soit beaucoup plus écrasante. Une femme au pouvoir dans la fantasy, cela mérite d'être développé, d'autant plus que les autres figures féminines du roman, sauf une, sont utilisées vulgairement par les hommes ! Cependant, à part des apparitions assez brèves et des ordres aboyés de temps en temps, elle est reléguée à l’arrière-plan et semble assez passive, malgré ce qu'en disent ses serviteurs qui la craignent. Son Haut-Serf et le Premier Chevalier occupent le devant de la scène, la haine et l’antipathie rythmant leurs gestes. Si l’action n’est pas omniprésente, la tension est à son comble dès le départ. Le style d’Angel Arekin exacerbe les émotions des protagonistes et le lecteur est percuté de plein fouet par leur rancœur, leurs peurs, leur envie de vengeance et leurs croyances. Une intrigue assez dure, implacable. Des personnages aux charismes détonnant qui se battent pour leur survie ou leur patrie. Pourtant, malgré la noirceur qui émane de ces pages, l’auteure est parvenue à instiguer une dose d’espoir à travers l’esprit de camaraderie des chevaliers et des idylles contrariées. L’action arrive véritablement à la fin et bouleverse la situation, promettant des rebondissements exceptionnels par la suite. Le récit, dissimulé derrière un écrin de toute beauté réalisé par Nicolas Jamonneau, est soutenu par une mise en page soignée et aérée, accentuant le plaisir de lecture. En résumé, ce roman fut un coup de cœur. Même si j’aurais voulu que la reine soit plus présente, le récit est rudement bien mené et dévoile les pans d’une intrigue épique et tragique. RESUME :
Laura s’avance sur le petit chemin de pierres qui va jusqu’à la porte d’entrée de la maison. Laura cherche la sonnette pour annoncer à la vieille dame qu’elle est arrivée. Il n’y a pas de sonnette… Elle décide de frapper à la porte. CHRONIQUE : « L’invitation » est un récit fantastique écrit par Evelyne Simar et publié par les Editions Weyrich. Ce livre appartient à la collection « La Traversée » qui s’adresse à un public de débutants dans l’apprentissage du français. Une histoire écrite avec simplicité donc, mais un scénario plaisant à découvrir. Un jour, Laura trouve un corbeau blessé dans le parc. Jeune femme en quête de compagnie, elle décide de soigner l’oiseau, puis de le relâcher dans la nature. Elle s’attendait à ne plus le revoir. Mais le corbeau revient quelques temps plus tard, une étrange invitation nouée à sa patte. Le texte parcourant ces pages est très facile à lire. Les phrases sont courtes. Elles vont à l’essentiel sans utiliser un vocabulaire trop alambiqué. Si les formulations se répètent pour favoriser l’apprentissage de la langue, l’histoire n’en demeure pas moins fluide et agréable à découvrir. En effet, les informations sont claires et l’intrigue gagne en intensité, apportant son lot de surprises. Le lecteur pénètre dans le quotidien de Laura. Timide et impressionnable, elle vit seule et ressent de l’angoisse à chaque fois qu’elle va prendre l’air au parc et qu’elle doit passer devant la dernière maison de la rue. Une demeure gigantesque et lugubre dans laquelle réside une vieille femme. Pourtant, lorsque cette voisine lui adresse une invitation pour la remercier d’avoir soigné son oiseau, Laura décide d’affronter sa peur et de répondre favorablement. Mais derrière la façade austère se cache un intérieur encore plus impressionnant et plus sombre. Un intérieur abritant une femme d’apparence inoffensive, mais pourtant détentrice d’un pouvoir maudit et d’aspirations effroyables. Laura parviendra-t-elle à sortir indemne de cette rencontre fantastique ? Des personnages aux psychologies manichéennes qui desservent le récit de manière pertinente. En résumé, il s’agit d’un récit intéressant et bien construit capable de montrer le fonctionnement du français à des apprenants tout en donnant le goût de la lecture grâce à son scénario attrayant. Pari réussi pour Evelyne Simar, une auteure de ma région à découvrir ! RESUME :
À 16 ans, Skye se lasse des jeux que lui impose son étrange petite sœur. Si Deirdre l’imagine comme son chevalier en armure, elle, n’a qu’une envie : arrêter de babysitter sa benjamine et traîner avec des ados de son âge. Lorsque la famille déménage de l’autre côté du pays, Skye y voit l’occasion parfaite d’enfin cesser ces enfantillages et de prendre son indépendance. Dans leur nouveau quartier, elle arrive rapidement à s’adapter et à se faire des amis, mais pas Deirdre qui, rejetée par tous, développe une fixation sur les marais et fabrique des monstres à l’aide de bâtons et d’os trouvés dans les bois. Et puis un jour, Deirdre disparaît. Enième caprice, fugue ou kidnapping ? Skye penche avec agacement pour la mauvaise blague de trop. Mais quand une créature affreuse vient gratter à sa fenêtre au milieu de la nuit, affirmant qu’elle seule peut sauver Deirdre, l’aînée réalise qu’elle avait tort et qu’elle est prête à tout pour ramener sa sœur à la maison. Un roman d’ambiance, psychologique, qui bascule tout doucement dans l’horreur, finaliste du Bram Stoker Award 2019. CHRONIQUE : « Ici se cachent les monstres » est un roman écrit par Amelinda Bérubé et publié par les Editions du Chat Noir. Un récit magnifiquement angoissant qui prend aux tripes. Une excellente lecture ! Adolescente, Skye n’a plus envie de passer son temps à jouer à la Reine d’Epée pour protéger sa petite sœur, Deirdre. Elle veut devenir indépendante, se faire des amis et se débarrasser de la réputation qui lui colle à la peau. Le déménagement annonce sa renaissance. Deirdre, de son côté, ne parvient pas à s’intégrer et développe une fixation pour les monstres morbides… jusqu’au jour où elle disparait. Dès lors, Skye devient la cible de créatures lui affirmant qu’elle est la seule à pouvoir sauver sa sœur. Réalité ou mensonge ? Dans ce récit, le lecteur suit le quotidien de deux sœurs aux antipodes l’une de l’autre. Deirdre est la plus jeune. Elle aime imaginer un royaume peuplé de monstres dont elle serait la souveraine, accompagnée de sa Reine d’Epée pour la protéger. Son imagination débordante l’éloigne des autres enfants, si bien que Deirdre se repose sur la compagnie et la réputation de son aînée. Skye a toujours veillé sur sa petite sœur. En voyant la différence de cette dernière, elle a même pris des cours de combats pour être en mesure de la protéger des autres, endossant le rôle de Reine d’Epée dans leurs jeux comme dans la réalité. Cependant, en grandissant, Skye commence à en avoir marre d’accepter tout ce que Deirdre lui impose. Elle voudrait oublier ses actes passés, renouer avec le présent et se construire un futur. Le déménagement l’aide à se faire de nouveaux amis et peu à peu, Skye s’éloigne de sa cadette. Deirdre développe alors un comportement étrange. Elle s’enfonce dans son imaginaire, collectant des os et des branchages dans les bois entourant la maison pour construire son armée de monstres. Devant la déchéance de Deirdre, Skye se sent honteuse et voudrait ignorer sa sœur, mais elle se sent également responsable de son état. Alors quand Deirdre disparaît, Skye ne peut s’empêcher de s’en vouloir et une pression épouvantable lui tombe sur les épaules. Les psychologies des personnages étaient déstabilisantes. À la fois réalistes et terriblement décalées, leurs réactions entraînaient le récit dans des directions parfois insensées, provoquant des sueurs froides au lecteur. L’auteure a instauré une ambiance glauque, morbide, effrayante. Les contours de la réalité s’effacent et l’imaginaire de Deirdre tend à ébranler le quotidien des protagonistes pour laisser entrer une dimension cauchemardesque. Cette dimension cauchemardesque est soutenue par les décors. La famille s’installe dans une maison en bordure d’une forêt marécageuse. Un paysage propice à la peur qui joue un rôle à part entière dans le récit. Un récit dans lequel la nature devient elle-même un adversaire de taille. Le style d’écriture m’a tout de suite convaincue. Teintée de poésie, la plume d’Amelinda Bérubé est travaillée et vibrante d’émotions. L’auteure dépeint avec force les sensations cruelles et dévastatrices qui submergent une famille et un village tout entier bousculés par le destin comme des marionnettes impuissantes. En résumé, il s’agit d’une histoire d’horreur sublime qui donne vie aux déboires de deux sœurs aux aspirations étranges. Un univers inspirant les plus sombres cauchemars et une prose façonnée avec soin qui invite à une monstrueuse contemplation. Bravo à l’équipe éditoriale pour la superbe mise en page qui contribue à éveiller de tumultueuses pensées. RESUME :
Une colonie d'animaux s'enfuit dans l'espace pour s'installer ailleurs, là où elle pourrait vivre paisiblement, loin de l'Homme. Mais à peine posent-ils le pied sur une planète recouverte de forêt que d'étranges disparitions inquiètent les animaux : et si cet endroit était pire que la Terre ? CHRONIQUE : « L’exil des animaux » est un récit jeunesse écrit et autoédité par Lancelot Sablon. Une histoire bien sympathique et porteuse de messages importants. Je tiens à remercier l’auteur pour la confiance accordée à travers l’envoi de ce service presse papier. Sur la Terre, tout va mal. L’environnement se dégrade et les espèces animales sont en voie d’extinction. Afin d’échapper à la main de l’Homme, une colonie d’animaux prend la route en direction de l’espace. Mais à peine sont-ils arrivés sur une nouvelle planète que des disparitions ont lieu. La peur s’installe. Et si cet endroit était encore plus dangereux que la Terre ? Dans cet ouvrage, Lancelot Sablon s’adresse aux enfants pour les sensibiliser aux dégâts causés par les humains. Narrée par des animaux, l’histoire aborde sans détour des problématiques actuelles comme l’extermination de certaines espèces considérées comme nuisibles, ainsi que les incendies à répétition qui détruisent l’habitat de petites bêtes innocentes. Les propos tenus dans ce livre sont interpellants. Le message est fort et parfaitement bien amené. Les animaux qui peuplent ce récit sont variés. On retrouve donc une chouette, une musaraigne, un loup, un écureuil, un putois, un castor et une loutre pour guider tout ce beau monde. Des espèces qui ne font pas partie du même maillon de la chaîne alimentaire et qui vont pourtant faire preuve de cohésion et d’entraide pour créer un monde meilleur. Même si le récit est très court et que certains animaux ne font qu’une brève apparition, ils sont attachants et débordent de sensibilité. Ils montrent que le plus grand prédateur est l’Homme, que les guerres, la violence, la cruauté et la destruction ne sont pas nécessaires. Ces personnages apprennent aux enfants qu’il faut respecter l’environnement et vivre en harmonie avec les autres espèces, que nous avons tous besoin les uns des autres. Ce texte, pourtant destiné aux enfants, est construit avec soin. L’auteur n’a pas pris le parti de simplifier son récit, d’infantiliser les jeunes et de ne leur montrer qu’un vocabulaire rudimentaire. Ici, le livre contient des mots qu’on peut qualifier de complexes. Des mots diversifiés qui viennent soutenir avec justesse une histoire originale et désarmante. Ces termes sont mis en gras dans le texte et sont expliqués dans un lexique à la fin, ce qui permet d’effacer toute incompréhension durant la découverte de l’ouvrage, tout en servant d’outil d’apprentissage pour étoffer les connaissances des enfants. De plus, ce récit est disponible en version audio pour permettre aux plus jeunes de l’appréhender autrement. Quant à l’ouvrage papier, il possède une couverture magnifique et colorée qui attire l’œil. Le format relié est solide, bien adapté aux petites mains. En résumé, il s’agit d’un livre très intéressant et réalisé avec passion. Une histoire rudement bien menée qui aborde sans détour des problématiques réelles pour réveiller les jeunes consciences. RESUME :
"Avez-vous déjà entendu le crépitement du givre et le sifflement du vent du nord ? C'est le rire de l'hiver qui s'éveille en décembre. Le rire de Jack Frost..." À dix-sept ans, Edda Nightingale est une jeune fille solitaire et hypersensible. Orpheline, elle vit avec sa belle-mère et la fille de cette dernière. Même mise à l'écart, elle veille chaque jour sur le manoir de son enfance et les bois de Moonland. Garant des glaciers, Jack Frost est la quintessence de l'hiver. Pourtant, qui connaît encore son nom ? Invisible pour les hommes et délaissé des fantômes, Jack œuvre sans relâche : il roussit les feuilles, souffle le givre et fait danser les flocons... Est-ce le vent du nord, un étang gelé ou une aurore boréale qui va mettre Edda et Jack sur le même chemin ? Si la première découvrira un univers de conte, le second devra côtoyer les humains, ces Éphémères qui l'ont laissé pour compte... Quand les rêves de neige disparaissent et que la Terre surchauffe, Edda et Jack devront s'apprivoiser et s'allier aux Veilleurs de l'Hiver pour que demeure l'équilibre des saisons... CHRONIQUE : « Là où réside l’hiver » est un roman écrit par Laetitia Arnould et publié par Twinkle Editions. Un livre qui a fait l’objet d’une campagne ulule exceptionnelle à laquelle j’ai pris plaisir à participer. Un récit aussi captivant qu’intéressant que j’ai adoré découvrir ! Edda est une adolescente hypersensible amoureuse de l’hiver et des bois de Moonland, un endroit jouxtant le manoir de son enfance. Depuis le décès de ses parents, elle se retrouve sous la garde de sa belle-mère, une femme égoïste prête à tout détruire pour satisfaire ses envies. Bien que malheureuse, Edda devra trouver le courage de protéger la forêt et ses secrets des mauvaises intentions de sa belle-mère afin que perdure l’hiver. Dans sa lutte, elle croisera le chemin de Jack Frost et des Veilleurs, unis pour sauver la ronde des saisons. Comme d’habitude, la plume de Laetitia Arnould à la douceur enchanteresse m’a transportée sans peine dans ces paysages enneigés. La fluidité de la prose, les figures de style qui jalonnent le texte permettent aux lignes de défiler sous les yeux à toute vitesse, de bercer le lecteur telle une mélodie aux sonorités apaisantes. Un moment de lecture hors du temps qui laisse des images plein la tête et le souffle coupé par tant de poésie. Une impression magique renforcée par la beauté de l’ouvrage confectionné avec soin. La couverture reliée et la mise en page raffinée, ponctuée de superbes illustrations, font de ce livre un objet de collection. Edda a un passé bien sombre. Après avoir perdu ses parents coup sur coup, la voilà qui doit subir les mauvais traitements de sa belle-mère. Hypersensible, l’adolescente aime s’isoler au milieu de la sylve lorsque vient l’hiver afin de se ressourcer. Elle aime voir le givre et la neige recouvrir le paysage, le silence apaisant étouffer ses problèmes. Par-dessus tout, elle apprécie profiter de la compagnie des animaux qui montrent parfois le bout de leur nez. Edda est donc une humaine à l’écoute de l’environnement qui trouve dans la magie qui l’entoure la force de dompter ses émotions. J’ai apprécié suivre le fil de ses pensées et assister à sa rencontre avec les Veilleurs de l’hiver. Les relations entre les héros ne sont pas précipitées, même si les liens se tissent rapidement entre les personnages puisqu’Edda est ouverte aux phénomènes étranges. Dans ce récit, le mythe de Jack Frost est joliment réinventé. Le personnage occupe une place importante dans l’intrigue. Malgré son immortalité, cet être de l’entre-deux monde conserve ses sensations humaines et son envie d’être apprécié. Doté de pouvoirs stupéfiants, son rôle est de soutenir les efforts des Veilleurs pour apporter un froid crépitant de bonté sur le monde. Mais face aux actions des hommes, il devient compliqué de faire régner l’hiver et c’est l’équilibre des saisons qui se retrouve bouleversé. J’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteure a personnifié les mois de l’année. En effet, chaque mois est représenté par un animal, évoluant dans le monde sous les yeux des Hommes, capables d’adopter un visage humain sans que les êtres insensibles à la magie ne puissent les voir. Grâce à ces protagonistes aux diverses psychologies, l’intrigue prend de l’ampleur. Les enjeux sont décuplés et les émotions n’en deviennent que plus prenantes. Laetitia Arnould a puisé son inspiration dans plusieurs légendes d’horizons différents pour façonner ses héros et ses décors, comme le palais des glaces. Les notes de bas de page apportent des indications intéressantes sur ces récits ou figures mythiques, conférant une dimension enrichissante au roman. À travers ces héros empathiques et ses influences, Laetitia Arnould aborde des thématiques environnementales importantes. Elle dénonce l’indifférence des humains face aux perturbations climatiques, la destruction incessante de la nature et le massacre des animaux. Des sujets au cœur de l’actualité, mais pourtant trop souvent bafoués, qui trouvent ici une voix puissante et résonnante. En résumé, il s'agit d'un roman exceptionnel revisitant le mythe de Jack Frost avec une sensibilité poétique. Un récit divertissant et porteur de belles valeurs. Une ode à la protection de l'environnement ! CHRONIQUE : « Les contes du miroir » est un recueil de contes collector proposé par Magic Mirror Editions. Passionnée par ces récits qui traversent les âges, je ne pouvais que me laisser tenter par cet ouvrage. C’est donc tout naturellement que j’ai participé à la campagne ulule pour financer ce beau projet. Le moins que l’on puisse dire est que je ne regrette pas d’avoir craqué : la beauté de l’objet livre est enchanteresse et ce fut un véritable plaisir de redécouvrir les contes à travers le travail admirable de cette maison d’édition et de l’illustratrice Mina M. Ce livre regroupe les contes suivants : La princesse au petit pois, La petite Poucette, Le Vilain Petit Canard, Le Chat Botté, Hansel et Gretel, Peau de Mille Bêtes, Cendrillon, La Belle et la Bête, L’Oiseau Bleu et Blanche-Neige. Le choix des contes était très intéressant. En effet, la maison d’édition a opté pour des histoires très connues, mais dans la version originale ignorée par beaucoup, et d’autres qui le sont moins. Les récits proposés étaient donc diversifiés et le style d’écriture plus ancien offrait un raffinement supplémentaire aux textes. Je ne vais pas m’étendre outre mesure sur les contes, qui font partie intégrante de la culture littéraire, mais je tenais à écrire cette chronique pour mettre en avant l’écrin que Magic Mirror Editions a offert à ces récits. Visuellement, l’ouvrage en met plein les yeux. La couverture sombre est rehaussée par des ronces en relief bleu et par un titre en dorure. Sans compter le jaspage doré ! À l’intérieur, la mise en page est tout aussi soignée. Chaque conte est accompagné d’une sublime illustration réalisée par Mina M mettant en scène les figures principales des différents récits. Le texte, agréablement présenté, est entouré d’ornements fins et détaillés. Quant aux pages, elles sont semblables à des parchemins jaunis, donnant l’impression de lire un ouvrage ancien de grande valeur. Vous l’aurez compris, tout dans ce livre vend du rêve. L’équipe éditoriale a abattu un travail titanesque pour permettre aux contributeurs de la campagne ulule d’acquérir un ouvrage ensorcelant. La présentation poétique des textes renforce la féérie de ces histoires indémodables. Un tout grand merci donc à Magic Mirror Editions d’avoir gâté ses lecteurs en offrant l’opportunité de redécouvrir les contes de leur enfance avec autant de délicatesse et de soin. RESUME :
Émilie et Gregory, accompagnés de leur nouveau-né Sarah, emménagent dans la maison de leurs rêves. Passé les premiers bouleversements liés à ces changements successifs dans leur vie, ils devraient voir se profiler un avenir radieux. Seulement, des impressions étranges envahissent peu à peu le quotidien de la jeune mère. Face à des événements improbables, la frontière entre réalité et cauchemar s’amenuise. Quels sombres secrets hantent les murs de sa demeure ? Restant avant tout un récit fantastique, ce roman aborde avec doigté les sujets sensibles que sont la dépression post-partum et le deuil périnatal. CHRONIQUE : « Bris de rêves » est un roman écrit par Aurélie Beutin et publié par les Editions L’Alsacienne Indépendante. Comme d’habitude, il me tardait de découvrir la nouvelle sortie de cette maison d’édition que j’aime tant, d’autant plus que ce livre résulte du vécu de l’auteure. Un livre, diablement sensible, qui m’aura fait passer par toutes les émotions. Ce fut un coup de cœur ! Emilie et Gregory emménagent dans une nouvelle maison avec leur nouveau-né. La petite famille s’apprête à entamer l’existence de leur rêve, mais des événements étranges viennent bientôt éprouver la raison de la jeune mère. En proie à ses émotions, Emilie arrivera-t-elle a conserver l’équilibre de son couple et à protéger sa fille du sombre passé de la demeure ? Une maison hantée, une famille tourmentée. Le décor et l’ambiance sont posés, rien qui permette à cette intrigue de se démarquer. Le lecteur pourrait donc penser qu’il va se retrouver face à un récit fantastique classique, ce qui n’est pas faux. Et pourtant… Ce livre est un exutoire. À travers la fiction, l’auteure trouve le courage d’aborder des thématiques sociétales difficiles qu’elle a personnellement vécues. Des sujets bouleversants, déstabilisants, face auxquels la majeure partie de la population se retrouve démunie. Et devant cette impuissance, les individus choisissent majoritairement la stratégie d’évitement pour ne pas s’y confronter, mettant des œillères en pensant que tout ne peut que bien se passer. Aurélie Beutin, elle, pousse les portes de cet « interdit », brise le silence et pose les mots justes sur la dépression post-partum, ainsi que sur le deuil périnatal. Emilie est une jeune maman terrorisée. Depuis son accouchement, elle se sent faible. Faible, car elle doit protéger sa plus grande force des dangers du monde. Des dangers sournois, imprévisibles, qui peuvent lui ravir sa merveille à tout instant sans qu’elle ne puisse rien y faire. Pour cette héroïne du quotidien, la maternité n’est pas magique. Non. Et sourire face à l’adversité est un effort. Elle se sent lasse, exténuée et incomprise. Emilie a l’impression d’être seule, malgré la présence de son mari qui se veut rassurante, et la jeune femme perd confiance en elle, submergée par ses émotions et son angoisse. Les bouleversements liés à son déménagement, ne lui offrant aucun repère, n’aident pas à la rassurer. Surtout lorsque les murs de sa nouvelle habitation semblent abriter une présence délétère qui s’intéresse à son bébé et qu’Emilie est la seule à percevoir. Ce personnage ouvre les portes de sa psyché, dévoilant ses peurs les plus intimes. Le travail effectué sur la psychologie d’Emilie est stupéfiant. La jeune femme paraissait vraisemblable, tellement réaliste que sa détresse brisait le cœur. Tout en usant de sa plume à la sensibilité déchirante, Aurélie Beutin installe une ambiance pesante. Une atmosphère lourde et étouffante qui décuple l’angoisse de l’héroïne et accapare l’attention du témoin silencieux. D’abord ténue, la touche de fantastique s’installe durablement et augmente de manière logique jusqu’à abattre les frontières de la réalité. L’intrigue, pourtant dépourvue de rebondissements surprenants et de mystère profond, était astucieusement tissée, mettant en exergue le climat sinistre et les sensations. Des sensations criantes de vérité. Tristesse. Incompréhension. Colère. Effroi. Ce livre est un cyclone émotionnel qui entraîne le lecteur dans une spirale cauchemardesque de laquelle il ne pourra pas sortir indemne. Grâce à ce roman, Aurélie Beutin a réussi le tour de force de sensibiliser des personnes au sujet de thématiques importantes, agrémentant son œuvre de situations réelles qui prennent aux tripes et font trembler autant qu’elles arrachent quelques larmes. En résumé, ce roman mené par une plume transcendante fut un coup de cœur. Un livre fantastique teinté de réalisme qui aborde avec une douceur impérieuse des sujets sociétaux trop souvent passés sous silence. Bravo à l’auteure pour l’écriture de cette œuvre, aux illustratrices pour leur travail sur la couverture et la mise en page, ainsi qu’à l’équipe éditoriale pour le soin apporté à l’objet livre. RESUME :
C'est un drame féminin, sincère et passionné, sur une maladie qui dévaste le corps et l'âme. Le quotidien d'une mère désemparée et de sa fille boulimique, qui libère sa parole dans un journal intime noirci de confessions à la fois tendres et implacables. Nous pourrons parcourir les rues d'un village refermé sur lui-même, entendre les propos malveillants de ses habitants et compter les pas que l'héroïne accomplit dans son enfer quotidien, de la cuisine à la salle de bains. Au fil d'une plume indocile, Lucrezia Lerro nous convie dans les méandres d'une maladie perverse et dépeint une mère rongée par la culpabilité, ainsi que la souffrance de se sentir différent dans un monde sans relief. CHRONIQUE : « Il y a des jours où je suis heureuse » est un roman écrit par Lucrezia Lerro. Il s’agit d’une traduction italienne. Avec ce livre, j’ai voulu m’attaquer au catalogue des Editions des Lacs afin de découvrir leur ligne éditoriale mettant en évidence des histoires proches du récit de vie. Si j’ai trouvé le roman touchant, je suis la première peinée de ne pas avoir adhéré aux personnages et au style de l’ouvrage qui manquait de régularité, selon moi. Un avis en demi-teinte, donc. En Italie, au cœur d’un petit village où les ragots vont bon train, une mère désemparée assiste à la descente aux enfers de sa fille, ravagée par la boulimie. Cette dernière conte ses déboires dans un journal intime. Le papier l’écoute, ne la juge pas, contrairement aux habitants. Il existe des sujets sur lesquels il est difficile de poser des mots. Des thématiques qui laissent les gens désemparés. Dès lors, ce livre osant s’attaquer à des tabous a attiré mon attention. L’auteure a choisi de mettre en lumière la boulimie et ses ravages sur le corps, ainsi que sur l’esprit. Elle a également parlé des sacrifices que les pauvres doivent consentir à faire pour tenter de subvenir à leurs besoins, ainsi que d’un monde dirigé par les jugements de valeur… les préjugés. Autant de thèmes qui prennent aux tripes, qui témoignent des problèmes de la société que la majorité essaie d’ignorer. Pourtant, malgré les sujets du roman qui rendent les émotions des personnages palpables, je n’ai pas réussi à m’attacher à ces derniers. La fille, le petit écureuil, est rongée par la maladie. Rongée par les malheurs qui frappent son existence et qu’elle ne mérite pas. Alors elle vomit sa nourriture pour vomir la société… pour se vomir elle-même. Pour évacuer sa honte. Elle en veut au monde entier pour sa condition, pour ses besoins non comblés. Elle se sent détruite, sans valeur. Elle respire, elle vit, mais elle a l’impression de mourir. Pourtant, elle aimerait exister vraiment. Elle aimerait réussir à s’en sortir. Le petit écureuil ne cesse de combattre sa souffrance et chaque minute l’estomac plein est une victoire. Pourtant, malgré tous ses efforts, ses tourments et l’incompréhension continuent de la hanter. Sa mère est témoin de son état. Elle aimerait lui tendre la main, prendre soin d’elle, l’aider à se reconstruire. Mais elle est faible. Faible et impuissante devant la détresse de sa progéniture. Elle n’a pas d’argent. Elle n’a jamais été confrontée à ce genre de situation. Alors, elle se prive et ravale sa dignité pour permettre à sa fille d’avaler autant d’amour qu’il lui en faut. Malgré tout, le petit écureuil ne voit pas tout ce que sa mère fait pour elle. À la moindre contrariété, elle dénigre celle qui lui a donné le jour, celle qui se bat sans cesse à ses côtés. Quant à la mère, elle n’interdit rien à sa fille, elle finit par céder à chacune de ses demandes. J’ai trouvé que les réactions de ces deux protagonistes étaient trop poussées à l’extrême et que la maladie ne peut pas expliquer toutes les marques d’irrespect d’une adolescente envers sa protectrice. Mais les troubles alimentaires dont souffre la jeune fille et la détresse qu'elle partage avec sa mère ne m'ont pas laissée indifférente. De même, la métaphore entre la nourriture et les supplices était désarçonnante, aussi belle qu'intéressante. Un récit qui peut être considéré comme un témoignage, qui apporte des éclaircies sur la boulimie avec véhémence et émotivité. Un roman traitant de vies brisées. D’inégalités et d’injustice. De mélancolie, mais aussi d’espoir. L’espoir de pouvoir trouver une place, de pouvoir digérer les blessures, l’abandon et les trahisons. Au niveau de l’univers, l’auteure a instauré son intrigue en Italie. Il était intéressant de suivre les villageois dans leur quotidien, de s’immiscer dans la vie de la bourgade. De découvrir les liens entre les citoyens et la circulation des rumeurs, tout comme des jugements de valeur. Cela permettait d’appuyer sur les déboires des deux femmes au centre du scénario, de mettre en évidence leur mal-être et leur situation sociale. Au niveau du texte, l’auteure a privilégié les dialogues et les extraits de journal intime, plutôt que les passages de narration et les descriptions. Ainsi, Lucrezia Lerro n’a pas perdu de temps et est entrée directement dans le vif du sujet. Sa plume s’est révélée percutante, indisciplinée, si bien que je n’ai pas toujours réussi à accrocher. En effet, à certains moments, la prose était proche de l’oralité. À d’autres passages, la plume était travaillée et les formulations saisissantes de beauté, de sensibilité. De même, l’auteure a voulu passer sous silence certaines scènes malsaines… mais l’implicite coupait le rythme et rendait l’intrigue un peu maladroite. En résumé, ce fut une lecture en demi-teinte. L’auteure a pris le risque de dépeindre des sujets délicats et de s’exprimer sans filtre sur ces derniers, mais les réactions des personnages et le style d’écriture ne m’ont pas permis de m’immerger comme espéré dans cette œuvre audacieuse. Je recommande toutefois ce livre que j’ai trouvé intéressant et émouvant. RESUME :
L’annonce de la fin est proche. À la cité des Héritiers, le roi Jenophon reçoit la visite de l’oracle annonciateur. C’est le moment que choisit un cirque pour s’installer non loin et offrir un moment de joie. Mais face à l’obscurité qui s’étend, cette compagnie de monstres de foire devra trouver la lumière intérieure, l’unité et l’harmonie, ultimes espoirs d’un pays au bord du gouffre. Dans la nuit d’encre, les étoiles éphémères seront portées par ceux que la société rejette pour leurs différences. CHRONIQUE : « L’enterrement des étoiles » est un roman écrit par Christophe Guillemain et publié par les Editions Mnémos. Un récit atypique et rudement bien mené que j’ai apprécié découvrir. Je tiens à remercier les Editions Mnémos pour la confiance qui m’a été accordée à travers l’envoi de ce service presse papier. Le titre et la couverture racontent à eux seuls une terriblement belle histoire. Le récit dissimulé à l'intérieur de cet écrin raffiné s'est montré à la hauteur de ses promesses. Dans un monde où les étoiles se sont éteintes et où la nuit est plus noire que jamais, le roi Jenophon reçoit un visiteur porteur d’une prophétie. Au même moment, un cirque regroupant des êtres différents s’installe dans la bourgade. La compagnie arrivera-t-elle à conserver son unité et son harmonie alors que les ténèbres s’abattent sur ses membres, plus fortes que jamais ? Et si les étoiles se remettaient à briller dans le cœur des individus rejetés ? Pour lancer son intrigue, l’auteur reprend l’idée d’une prophétie. Une prophétie qui peut aussi bien renforcer les forces obscures qu’ouvrir les portes du Paradis. Malgré cette entrée en matière fréquente dans la fantasy, l’auteur parvient ensuite à se démarquer grâce à l’ambiance et à ses personnages qui dévient de la norme. Dès le départ, le lecteur est plongé dans un univers gothique où la magie et les apparences sont souvent trompeuses. Le mal qui touche les protagonistes s’étend au fil des pages, n’épargnant aucun acteur du récit et propageant une onde d’anxiété et de mystère qui ne fera que s’amplifier jusqu’à la conclusion. Les paysages représentés sont sombres, archaïques et dissimulent parfois de prodigieux secrets. Les personnages mis en scène dans cette histoire se sont révélés aussi intéressants que déstabilisants. En effet, si certaines créatures existaient déjà dans l’imaginaire de beaucoup, l’auteur a inventé sa propre mythologie, donnant vie à des monstres de foire frappés par les calamités ou revisitant de manière originale des figures connues, comme les vampires. Les héros possèdent tous des psychologies fouillées qui empêchent de cerner correctement les différentes personnalités, conférant une dose de suspense supplémentaire à l’ouvrage. Les protagonistes sont tous entraînés dans les rouages de la politique, ainsi que de la religion, victimes de complots qui les dépassent et qui provoquent des revirements de situation inattendus. Les désillusions et la violence ne sont pas modérés, rendant crédible le scénario voilé d’obscurité. Tous les héros souffrent d’un rejet. Un rejet survenu suite à la découverte de leurs différences. À travers ces figures inhabituelles, l’auteur aborde donc de nombreuses thématiques débordantes de sensibilité comme l’invitation à la tolérance. Christophe Guillemain sublime son récit grâce à sa plume remarquable. L’auteur manie la langue française avec adresse, utilisant pléthore de figures de style. Son texte s’en retrouve alors imagé et vibrant de poésie. Si la première partie est exclusivement consacrée à la présentation des personnages et de l’univers, l’auteur ne s’égare pas pour autant dans des descriptions rocambolesques, tissant astucieusement le fil de son intrigue. Le rythme du récit, d’abord assez calme, ne tarde pas à gagner en intensité avec les manipulations et les révélations inattendues, laissant présager un final époustouflant. Toutefois, en arrivant à la fin du livre, le lecteur se rend compte que la scène clôturant le livre n’est pas aussi époustouflante que prévu, même s’il s’agit du passage le plus mouvementé de l’histoire et que la résolution vient mettre un terme logique au récit. En résumé, ce roman atypique dévoile les pans d’un récit sombre où brille une lueur d’espoir apportée par des êtres rejetés pour leurs différences. Une plume admirable et maîtrisée, débordante d’émotions. |
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